Par Vanessa Carronnier
Après avoir longtemps pratiqué l'aviron, Héloïse Courvoisier, para-athlète de 25 ans, s'impose comme une figure montante du triathlon. Jusqu'aux Jeux paralympiques de Paris, du 28 août au 8 septembre 2024, cette sportive malvoyante de naissance va raconter son parcours à l'AFP.
Figurer dans le top 9 mondial
Dans ce deuxième épisode, la para-athlète parisienne évoque sa stratégie pour les qualifications, processus qui s'est ouvert début juin 2023 avec un championnat d'Europe à Madrid. Elle revient aussi sur cette première course qualificative, qui ne s'est pas déroulée comme elle l'espérait. "C'est maintenant que cela devient concret. Il y a beaucoup plus d'enjeux donc cela donne une autre dynamique. Il va y avoir plus d'engagement de la part de toutes les athlètes internationales. D'ailleurs, certaines que l'on n'avait pas vus depuis un moment, reviennent". "La période de qualification s'étend sur un an. Nos trois meilleurs résultats seront pris en compte. Il faut être dans les neuf meilleures mondiales" dans sa discipline, pour avoir une chance d'être choisie par son pays.
La course aux points
"Chaque championnat vaut un certain nombre de points, en fonction du niveau de course sur lequel on est. Par exemple, pour un championnat continental, comme celui de Madrid, la victoire c'est 500 points." "Quand on ne fait pas partie du top trois mondial, ce qui est mon cas, il faut faire des calculs et se donner l'opportunité de mettre des points sur un maximum de grosses courses. C'est une pression. Mon objectif est de marquer trois gros scores pendant cette saison afin d'avoir l'esprit plus tranquille l'année prochaine".
Direction le Canada !
"En juillet, avec ma guide, nous partirons à Montréal au Canada et à Swansea au Pays-de-Galle pour deux courses avec beaucoup de points à la clé". Anne Henriet est la guide de Héloïse Courvoisier. Les deux sportives sont reliées par un lien élastique au niveau de la jambe pour l'épreuve de natation (en eau vive), au niveau de la taille pour la course et pédalent en tandem pour la partie vélo. "En para-triathlon féminin, le continent le plus fort, c'est l'Europe. Nous avons donc visé une course au Canada en nous disant que toutes les athlètes européennes ne seraient pas présentes, ce qui nous permettrait de marquer des points 'plus facilement'", explique Héloïse.
Un coup dur
"Madrid, a été un coup dur. C'était une course importante. Nous visions un top cinq et nous sommes finalement arrivées sixième. Nous sommes déçues mais c'est le jeu. Le triathlon s'est transformé en duathlon, avec 2,5 kilomètres de course à pied, 20 kilomètres de vélo et encore 5 kilomètres de course à pied. Nous ne pouvions pas nager car un orage avait détérioré la qualité de l'eau la veille de la course. Cela change beaucoup la donne étant donné que certaines concurrentes sont moins bonnes en natation qu'en course. Ce profil de parcours n'était pas à notre avantage. Nous avons fait deux assez bonnes courses à pied mais en vélo nous étions en deçà de ce que nous sommes capables de réaliser. C'était difficile de bien appuyer sur les pédales, parce que les jambes étaient déjà bien chargées après avoir couru. Nous n'avons pas fait d'erreur majeure mais je ne suis pas satisfaite." "Cyril Viennot, mon entraîneur, m'a rassurée. Ce n'est pas parce qu'on est passé à côté d'une course un jour qu'on est passé à côté de tout. L'idée maintenant, c'est d'essayer de récupérer au mieux et d'arriver dans un bon état d'esprit aux futures compétitions. La prochaine a d'ailleurs lieu dans quelques jours, l'occasion de reprendre confiance."
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