Affaire Vincent Lambert : le Défenseur des droits est saisi

Les avocats des parents de Vincent Lambert, tétraplégique en état végétatif devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France, ont saisi le 13 mai 2019 le Défenseur des droits après l'annonce de l'interruption des soins à partir du 20 mai.

• Par
Illustration article Affaire Vincent Lambert : le Défenseur des droits est saisi

Les avocats Me Jean Paillot et Me Jérôme Triomphe attendent que le Défenseur des droits intervienne pour faire appliquer les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH), enjoignant la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins de Vincent Lambert avant une instruction sur le fond. "C'est au Défenseur des droits de monter au créneau et de faire pression sur le gouvernement français pour que les mesures provisoires soient effectives", a affirmé à l'AFP Me Jean Paillot.

Interruption des traitements programmée

Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé trois jours avant à la famille l'interruption des traitements de cet ancien infirmier psychiatrique en état végétatif au CHU de Reims à partir du 20 mai (article en lien ci-dessous). Le 24 avril, le Conseil d'Etat avait jugé conforme à la loi la décision collégiale d'arrêt des soins, prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims pour faire cesser un "acharnement thérapeutique" mais contestée par une partie de la famille. Suite à cette décision, les parents de Vincent Lambert, catholiques farouchement opposés à l'euthanasie passive, ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH).

Pas d'urgence médicale

La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins, dans l'attente d'une instruction sur le fond. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a indiqué que la France répondrait à la demande du comité, mais qu'elle n'était pas tenue, légalement, de la respecter. "Il n'y a aucune urgence médicale à arrêter l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert et rien ne justifie une violation aussi éhontée du droit international et des mesures provisoires réclamées par l'ONU", avaient réagi les avocats des parents.


Le Défenseur des droits n'avait pas encore reçu ce recours lundi en fin de journée.

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2024) Agence France-Presse.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations ».
Commentaires0 Réagissez à cet article

Thèmes :

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.