" Mon fils, un si long combat " : France 5 face au handicap

Eglantine Eméyé, journaliste, décrit son quotidien avec son fils Samy, gravement handicapé, révélant les failles d'un système qui délaisse parents et enfants différents. Le docu "Mon fils, un si long combat" est diffusé le 21 janvier sur France 5.

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DERNIERE MINUTE DU 21 FEVRIER 2023
« Cette nuit, à minuit, mon petit ange, mon voleur de brosses à dents, mon petit lion au regard si doux, s'est envolé vers les étoiles, après 13 jours de lutte. » C'est par ces mots que la journaliste et comédienne Eglantine Eméyé a annoncé le décès de son fils Samy, 17 ans, autiste et polyhandicapé le 20 février 2023. Des mots, elle n'en a plus, seule reste « une immense douleur et l'amour infini que j'ai pour lui ». « Ta maman a le cœur brisé, mais elle sait que tu n'auras plus jamais mal », écrit l'animatrice sur Instagram, dévoilant quelques clichés du jeune homme et provoquant une vague d'émotions et de soutiens sur les réseaux sociaux.

ARTICLE INITIAL DU 19 JANVIER 2014

Son cri d'alarme est un cri d'amour à celui qu'elle porte depuis huit ans à bout de bras et qui sera, pour toujours, «  le combat de sa vie ». Dans ce film de 52 minutes, « Mon fils, un si long combat », qui est diffusé le 21 janvier 2014 à 20h35 dans le « Monde en face », sur France 5, Eglantine Eméyé y raconte son quotidien de maman de deux enfants, dont le cadet, Samy, 8 ans, est handicapé. Elle parle de ce « petit d'homme », au départ « un peu flagada », auquel les médecins diagnostiquent d'abord une déficience, puis une autre, et encore une autre. AVC, épilepsie, autisme...

Des gants de boxe pour le protéger

« C'est vers 3 ans que j'ai compris que Samy, ça serait le combat d'une vie », confie Eglantine Eméyé. Un combat ? Des combats... Le premier de tous est de réussir à protéger Samy de lui-même. A défaut de réussir à communiquer, le jeune garçon se porte des coups. « Il a les pommettes gonflées, la tête cabossée et porte parfois des gants de boxe pour éviter le sang », explique-t-elle. Son lit est entouré de protections et de barrières ; son visage, couvert de pansements. Les autres batailles d'Eglantine, ce sont aussi des fièvres inexpliquées, des médecins de ville désarmés qui ne veulent pas se déplacer, des départs précipités aux urgences, des séjours à l'hôpital. Nuits sans sommeil, jours d'inquiétude. Et tant d'obstacles en chemin... Comment descendre les escaliers du métro avec Samy qui, dans sa poussette, n'est plus si léger ? Comment se rendre à ses séances de psychomotricité quand lui est refusée, faute de rehausseur, la possibilité de monter à bord des véhicules adaptés aux handicapés ? « Toutes ces mesquineries administratives m'épuisent, soupire la jeune femme. Tout ce qui est fait pour faciliter nos vies est anéanti par des décisions absurdes ou des règlements inadaptés. »

Créer des structures sans cesse ?

A ces contrariétés matérielles s'ajoute celle de ne pas trouver de structure d'accueil. L'école expérimentale qu'Eglantine,¬ son père et d'autres parents avaient créée grâce à leur association ne ressemble plus à ce qu'ils avaient imaginé. Samy y semblait heureux pourtant. « Le ministère de la Santé avait trouvé l'idée épatante et avait bien voulu la financer, se souvient Eglantine. Mais la gestion a été confiée à un organisme qui a mis ses hommes, ses normes et, au final, a déconstruit ce qu'on avait bâti. » Aujourd'hui, les parents sont mis à l'écart, et leurs méthodes remises en cause. « Je sens qu'on me pousse dehors. La solution qu'on me propose, c'est de créer une nouvelle structure pour mon fils. C'est ça, le système social de mon pays ? M'épuiser à bâtir ce que les institutions ne veulent pas faire ? » La Maison départementale des personnes handicapées, vers qui elle se tourne, lui confie une liste d'institutions à contacter. Coups de téléphone à la chaîne, musiques d'attente interminables, explications dites et répétées et, au final, tellement de temps perdu : Samy n'a jamais l'âge qu'il faut pour être admis ou ne réside pas dans le bon département...

Un nouvel espoir dans le Sud de la France

Heureusement, au bout du chemin, il y a San-Salvadour, un hôpital spécialisé situé au bord de la mer, à Hyères. Eglantine et Samy viennent s'y ressourcer. « Ce déplacement est à la fois un soulagement et un coup de poignard. Avec l'âge, Samy devient ingérable et on me propose de le garder en internat. Je le sens tellement bien ici que je me demande si je ne devrais pas accepter. Mais c'est une décision impossible. Comment pourrais-je faire vivre mon bébé à 900 kilomètres de moi ? » Le personnel aide Eglantine à prendre sa décision. « S'épuiser dans une relation, ça n'est pas aimer plus », lui glisse-t-on. Doutes, culpabilité, sentiment d'abandon, peurs... Finalement, Eglantine se résout à « laisser à Samy le droit d'être ce qu'il est et à lui créer une vie sur mesure ». « On a besoin, toi et moi, de faire différemment pour s'aimer mieux, conclut-elle en s'adressant à son fils. Tu seras bien ici, Samy. Je viendrai te voir souvent. »

RV également le 19 janvier sur M6

A noter que cette diffusion fait écho à un documentaire de 90 minutes que Zone Interdite (M6) diffusera le dimanche 19 janvier 2014, à 20h50 (lien vers article complet ci-dessous). Un documentaire sur l'accompagnement des personnes handicapées mentales en France et la maltraitance dont elles sont parfois victimes. 90 minutes pour briser la loi du silence...

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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