Grippe et handicap : faut-il avoir peur de la grippe H1N1 ?

La préparation de la rentrée, plan d'action, conseil d'hygiène, débat sans fin et surtout rumeurs dont certaines virent au grand farfelu, en particulier sur Internet. Tous s'agitent, se mobilisent....

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On en parle et on s'inquiète. On ne parle même plus que de cela. Peur du virus, de la pollution, de la contamination, peur des autres.

Mais comme le disait si justement feu mon ami auvergnat, « la peur n'éloigne pas le danger » et peut être est-ce bien plus de la peur qu'il faut avoir peur.

Alors qu'en est-il réellement pour les personnes en situation de handicap et plus spécifiquement pour les enfants. Car le virus ne choisi pas et, s'il ne faut pas assimiler situation de handicap et maladie, certaines personnes en situation de handicap n'en sont pas moins parmi la catégorie des personnes dites fragiles.
Il s'agit principalement de personnes, d'enfants ayant des limitations respiratoires ou un fragilité sur ce plan là, du fait de paralysies hautes, de maladies neuromusculaires, de maladies métaboliques, de situation de polyhandicap, de tout ce qui entraîne une limitation des capacités respiratoires, une fragilité immunitaire. Cette sensibilité existe et le besoin de se protéger est vrai pour toutes les grippes, et celle-ci n'échappe pas à la règle.

La plupart des familles connaissent bien cette problématique. Elles savent qu'à l'entrée de l'hiver, il convient de se vacciner, faire attention aux infections respiratoires, pour certain se vacciner également contre le pneumocoque ou même avoir une couverture antibiotique de prévention. Et cette année il faudra donc prévoir une vaccination de plus.

Peut être même que, comparativement à l'ensemble de la population, les personnes dites fragiles ont davantage l'habitude de la prévention et des mesures à prendre. Si certains enfants, porteurs de maladies neuromusculaires, sont sous traitement à la cortisone au long court, les familles sont également suivies de prés par une équipe médicale, et bien informées des risques et complications liés d'une part à la situation de leurs enfants et d'autres part à ces traitements aux long cours.

Il ne s'agit pas, bien sur, de minimiser les conséquences de la survenue de cette épidémie qui, inévitablement, affectera gravement des familles, mais de traiter cette menace avec sang froid. Pour l'instant et jusqu'à preuve du contraire, cette grippe n'est pas plus mortelle que la grippe traditionnelle, elle est seulement plus transmissible.

Pour les l'institutions scolaires, du fait des règles posées par l'éducation nationale, des établissements scolaires commencent de fermer pour cause de « plus de trois cas ». Mais pour les services médico sociaux, un « plan, de continuité d'activité» a été conçu. Il prévoit la mobilisation de ressources humaines extérieures aux établissements et au pire la fermeture des centres avec l'application du « plan bleu », qui est le plan d'hospitalisation en cas de crise majeure, mais nous n'en sommes pas là, quoique... car les établissements médico sociaux sont susceptibles d'être gravement perturbé par la contamination des pensionnaires, des professionnels, eux même sous la menace d'une contamination de leur enfants. « Ils n'en mouraient pas tous mais tous étaient atteint » comme le disait si bien Lafontaine. Il n'est donc pas exclu que cet automne soit un grand bazar, entre les contaminés, ceux qui craignent de l'être, les institutions en difficultés, avec des manques de personnel et l'obligation de garantir des règles strictes de prévention, les familles sollicitées pour garder leur enfants chez elles, les perturbation au travail, bref il sera curieux de voir a quel point l'infiniment petit perturbe notre grande et belle organisation.

A moins que, comme cela arrive souvent, le grain de sable dans notre bel ordonnancement social soit finalement créateur de liens, de solidarité, d'organisation sauvage d'entraide et qu'en plus d'échanger nos virus, on en vienne à échanger des services.

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