Trois médailles d'or et deux d'argent lors des 12èmes Jeux paralympiques d'hiver à Pyeonchang (Corée). Le palmarès du fondeur Benjamin Daviet est si précieux que Marie Bochet, notre porte-drapeau -elle aussi une méga championne avec 4 médailles d'or en ski alpin à son actif-, lui a proposé de porter l'étendard lors de la cérémonie de clôture (retransmise à 20h (12h en France) le 18 mars sur France 4). Avec 5 médailles au total, c'est l'athlète qui en rapporte le plus à la France. Son palmarès 2018 : or sur le sprint et la moyenne distance en biathlon (ski et tir), argent en ski nordique 20 km style libre, argent sur le biathlon 15km et un final en apothéose avec l'or sur le relais open 4x2.5km le dernier jour (article en lien ci-dessous). Le licencié du club Handisport annécien aura marqué ces Jeux de façon exemplaire.
Un engagement de tous les instants
Mais le champion ne doit-il pas en partie sa réussite à un escadron de supporters hauts en couleurs : sa famille ! Le clan Daviet, trois générations confondues, a mis le feu aux tribunes. Six au total, dont les deux neveux de Benjamin, qui ne sont pas les derniers à donner de la voix. Le tout jeune Célestin, maquillé en bleu-blanc-rouge, agite les drapeaux pour encourager son tonton, qu'il surnomme le « Martin Fourcade du handisport ». A la tête de ces fans survoltés, Mado, la maman de Benjamin. « C'est juste merveilleux. La récompense d'un travail de plusieurs années », confie-t-elle après les premiers podiums de son fils. Elle raconte le quotidien d'une famille de champion et confie qu'au départ, lorsqu'il s'est lancé dans le ski, c'était un engagement de tous les instants. Benjamin avait 21 ans et, selon elle, « ça nous a pris du temps, de l'investissement. Parce que, tout seul, il n'aurait pas pu y arriver ». Pas de sponsor, personne pour vous aider !
On mangera des patates
Cette maman confirme que « sans les parents, c'est très très compliqué ». Aujourd'hui, à 28 ans, Benjamin est « autonome » et « fait sa vie » mais le lien ne s'est pas distendu pour autant. Sa famille continue d'être présente pour le soutenir, le suivre dès qu'elle le peut. Etre en Corée à ses côtés, c'était pour tous une « évidence ». « On ne pouvait pas louper ça, poursuit Mado. Mais on était là aussi pour encourager tous nos petits Français » sur le para ski nordique. Un voyage si lontain, c'est évidemment un « investissement financier », presque douze jours sur place. Pas pour autant un sacrifice. « On se privera sur autre chose. On mangera des pommes de terre », ironise Mado.
Des familles en force
Le clan Daviet n'est pas le seul à faire teinter l'enthousiasme tricolore dans les gradins. En force, la délégation Bochet (Marie) compte une vingtaine de personnes tandis que la famille Bauchet (Arthur) a fait le déplacement avec banderoles, drapeaux et bonnets façon coq français. La grand-mère du jeune champion est émue de voir son petit-fils, tout juste 17 ans, accumuler les breloques, 4 en argent. « Quand on arrive en bas, on n'entend qu'eux, explique Arthur. Il y a un élan derrière qui est vraiment très important. Ils se lèvent, agitent les drapeaux dans le ciel. Ça fait chaud au cœur. Je vois souvent ma banderole et repère bien mes parents. » Dès les premières heures de compétition, la pluie de médailles de la délégation française a électrisé nos supporters. Petits par le nombre mais immenses par l'enthousiasme, excessivement visibles et audibles. Ils n'auront pas fait douze heures de vol pour rien. Avec 20 médailles pour cette « toute petite » délégation (12 athlètes et 3 guides), la France se hisse au 4ème rang des nations. Un grand bravo, aussi, aux familles !
* Benjamin Daviet, membre de l'Armée de champions, sera le parrain le 17 juin 2018, à Grenoble, de la « Journée des blessés de guerre ».