Pour une personne en fauteuil roulant, les possibilités de se peser ou d'être pesée restent rares. La plupart du temps, l'occasion ne se présente que lors d'une hospitalisation ou d'une consultation dans un service hospitalier équipé d'un plateau de pesée. À Rennes et à Fougères, deux villes d'Ille-et-Vilaine, le réseau Breizh paralysie cérébrale met à disposition des personnes en fauteuil une plateforme de pesée en libre-accès. Celle-ci se présente sous la forme d'un carré métallique qui permet de se positionner et de se peser avec son fauteuil.
Des balances dans les lieux publics
Élaboré dans le cadre d'un groupe de travail notamment avec l'ARS (Agence régionale de santé) Bretagne, l'Assurance maladie, la clinique Saint-Yves et le pôle Saint-Hélier, ce dispositif est entièrement gratuit et libre d'accès durant les horaires d'ouverture des lieux. « À Rennes, la plateforme de pesée est installée dans un centre CPAM 35 situé au milieu d'un centre commercial, explique Sophie Achille-Fauveau, chargée de mission au sein du Réseau Breizh paralysie cérébrale. Il s'agit de privilégier des lieux de vie publics et accessibles en transports en commun ».
Connaître le poids du fauteuil
Pour en profiter, une information est nécessaire : le poids de son fauteuil à vide. « Pour cela, il est possible de se référer à un répertoire constitué par le réseau, qui identifie des établissements partenaires pour réaliser cette pesée initiale », précise Mme Achille-Fauveau. Une fois que le poids du fauteuil à vide est connu, un carnet de suivi est remis, sur lequel l'évolution du poids pourra être indiquée. Aujourd'hui, le réseau espère déployer ces sites dans toute la région ; il prévoit d'en ouvrir un troisième dans les Côtes d'Armor, du côté de Lannion. Celui-ci devrait être accessible d'ici la fin 2017.
L'innovation du libre-accès
« Pour connaître son poids précis, il est également recommandé de penser à peser certaines aides telles que les prothèses ou les chaussures orthopédiques. Un poids technique à différencier par la suite », souligne la chargée de mission. En pratique, ces balances fonctionnent comme un pèse-personne traditionnel. Leur accessibilité en libre-service en fait une réelle innovation. « La personne peut s'y rendre seule, lire son poids sur l'écran, imprimer un autocollant pour le mémoriser. C'est une réelle avancée quand on sait qu'une personne en fauteuil n'a pas moyen de se peser à domicile, ni chez le médecin ou en pharmacie », poursuit Mme Achille-Fauveau. Cette action a d'ailleurs obtenu le droit de s'inscrire dans les actions du PNNS (Plan National Nutrition Santé) à l'origine des messages de santé nutritionnelle destiné au grand public « manger bouger ».
Risques nutritionnels et handicap
Depuis 2001, si des actions de communication et autres conseils ont été diffusés par les médias pour inciter chacun à prendre soin de sa santé à travers de bonnes pratiques nutritionnelles, des actions complémentaires doivent encore être mises en place pour les personnes en situation de handicap, selon le réseau Breizh, du fait « de la grande vulnérabilité nutritionnelle de cette population face aux troubles tels que la dénutrition ou la surcharge pondérale ». L'organisme dit remarquer un « défaut considérable d'accès aux soins pour les personnes handicapées, notamment sur le plan nutritionnel » et souligne notamment que bon nombre de personnes en situation de handicap ont perdu l'habitude de suivre l'évolution de leur poids, alors même que cette information est essentielle pour évaluer son état nutritionnel ou encore pour doser un traitement médicamenteux.
© Réseau Breizh Paralysie cérébrale