Personnes handicapées recherchent l'amour à la télé

Avec sa nouvelle émission, "Mon Partenaire particulier", M6 accompagne 16 personnes handicapées dans leur quête amoureuse. Diffusée à partir du 1er avril 2015, elle se veut bienveillante et reçoit a priori le soutien des principaux concernés...

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Par Aurélie Carabin

Trouver l'amour malgré son handicap : c'est le souhait des 16 protagonistes de « Mon Partenaire particulier », nouvelle série documentaire lancée le 1er avril sur M6 à 20h55, la chaîne vantant une démarche bienveillante et « positive », loin de tout voyeurisme. Ils s'appellent Ellyn, Sylvain, ou Julie, sont étudiant en journalisme, fan de foot ou de métal symphonique. Tous aimeraient rencontrer l'être cher. Un désir universel mais difficile à combler pour ces personnes qui se déplacent en fauteuil roulant, sont atteintes de trisomie 21 ou encore du syndrome de Williams. Adapté de l'émission britannique « The Undateables » (« Les Incasables », ndlr), très populaire, « Mon partenaire particulier » suit seize personnes handicapées dans leur quête amoureuse : chacun des quatre épisodes de plus d'une heure propose quatre portraits. Le tout diffusé en prime-time et commenté par l'actrice Michèle Laroque.

Une fenêtre d'exposition au handicap

Un pari risqué pour M6, en quête d'audience après les échecs de ses dernières nouveautés, comme le télé-crochet « Rising Star » ou « Tout peut arriver ». Traiter de l'amour chez les personnes handicapées, « pour qui c'est un peu plus difficile que pour les autres » : le concept, délicat, a d'abord « intrigué » Frédéric de Vincelles, directeur général des programmes de M6. Avant de le séduire. « Quand on a vu la réalisation du programme par les Anglais, on a été convaincus qu'il fallait le faire à notre tour », déclarait-il récemment à la presse pour défendre un programme « extrêmement fort et positif », qui a le mérite « d'offrir une fenêtre d'exposition au handicap », encore trop rare à la télévision. De fait, le handicap concernait seulement 0,4% des personnes à l'antenne en 2013, alors qu'il toucherait près de 15% de la population en France, selon un rapport du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Avec tact et mesure

« Mon partenaire particulier » détonne donc. Et c'est une bonne chose, pour l'ancien sénateur et membre du CSA, Nicolas About, enthousiasmé par les extraits qu'il a pu visionner.  « Même si c'est difficile, c'est dans tous les cas très courageux de traiter ce sujet », explique M. About à l'AFP. Mais « il faut le traiter avec tact et mesure. C'est le défi que s'est lancé M6. Maintenant on va voir s'ils font un sans-faute ».  Pour Kareen Darnaud, vice-présidente de l'Association des paralysés de France, « si cela peut faire changer le regard du grand public, montrer qu'on est des personnes à part entière, c'est tant mieux, mais attention à ne pas tomber dans le voyeurisme ». « Bien évidemment, on s'est posé beaucoup de questions » au début du projet, relate Samuel Kissous, dirigeant de la société Pernel Media, productrice de « Mon partenaire particulier », qui a mis un point d'honneur à s'entourer d'associations et de « personnes au contact du handicap ». « De manière générale, elles ont beaucoup encouragé notre démarche. C'est grâce à elles que nous avons trouvé la plupart de nos témoins », fait-il valoir.

Une princesse sur roulettes

Se défendant de tomber dans le voyeurisme ou la télé-réalité, Samuel Kissous met en avant l'aspect documentaire du programme, prenant soin de le différencier de « L'amour est dans le pré », qui fait les beaux jours de M6 depuis près de neuf ans. Dans « Mon partenaire particulier », il n'y a pas de logique d'élimination comme chez les agriculteurs qui doivent choisir parmi leurs prétendantes. Ni d'aspect feuilletonnant, chaque épisode laissant place à de nouvelles histoires, où l'on suit les témoins dans leur vie quotidienne, depuis leur inscription sur des sites de rencontres jusqu'au premier rendez-vous. Ces dernières, touchantes, sont portées par l'humour de leurs protagonistes, à l'instar d'Ellyn, « princesse sur roulettes » et rayonnante adepte de l'autodérision, ou de David, qui, né sans bras, prévient d'emblée qu'une femme « pourra attendre longtemps » si elle veut qu'il lui prenne la main.

Outre-Manche, le programme a permis de rouvrir le débat sur le handicap, tout en récoltant les faveurs du public et de la critique, en témoigne sa nomination aux Baftas (les prix du cinéma britannique) en 2014. Reste à voir quel accueil lui réservera le public français…

reprendre vidéo dans l'article suivant
http://informations.handicap.fr/art-emission-partenaires-pariculiers-853-7580.php

Sur handicap.fr
"Mon partenaire particulier" sur M6, 1res images du tournage
http://informations.handicap.fr/art-emission-partenaires-pariculiers-853-7580.php
Film " Indésirables " : sexe et handicap porté à l'écran
http://informations.handicap.fr/art-indesirable-cinema-film-853-7578.php
CSA : diversité à la télé, le handicap toujours en coulisses !
http://informations.handicap.fr/art-csa-handicap-visibilite-853-6899.php

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