Les laboratoires pharmaceutiques rendent pathologiques des maux normaux de l'existence pour mieux recycler des traitements souvent inefficaces et parfois dangereux ? C'est ce que prétend Cédric Morin dans son ouvrage « Tous malades. Comment les labos nous rendent fous ». Journaliste d'investigation, spécialiste notamment des sujets de santé et de consommation, il collabore au magazine Que Choisir.
Timidité ou « trouble de l'anxiété sociale » ?
Selon lui, sous leur impact, la timidité devient « un trouble de l'anxiété sociale », les tensions familiales sont le syndrome du « tigre en cage » ou celui de « l'aliénation parentale », l'excès de gourmandise, de « l'hyperfagie ». Le nombre de maladies mentales répertoriées par le DSM (manuel de classification des troubles mentaux) est ainsi passé de 77 à 525 depuis 1952 ! L'auteur veut démontrer que, « deuil, enfance, vieillissement, aucune étape de la vie n'échappe à la psychiatrisation grâce à des campagnes de désinformation, des stratégies d'influence bien huilées et la multiplication des conflits d'intérêt avec les médecins, experts des autorités sanitaires et autres associations de malades... » Aux Etats-Unis, les psychotropes font souvent l'objet de grands procès ; en France, en dépit pourtant de l'affaire du Mediator, rien ne transpire...
Les « vrais malades » pas soignés !
Grâce à des témoignages inédits des hommes de l'ombre de Big Pharma, Cédric Morin, veut démontrer, pour la première fois, comment, dans notre pays, des responsables politiques aux mères de famille, nous servons tous, sans le savoir, les intérêts commerciaux de l'industrie pharmaceutique. Une stratégie qui ne laisse personne indemne et transforme tout un chacun en malade mental. Tandis que, paradoxalement, une majorité de « vrais malades » ne sont pas soignés.
« Comment les labos nous rendent fous »
Par Cédric Morin
Editions la Martinière
256 pages, 19 euros