Jean-Marc Maillet Contoz: Une loi qui fait ''pschitt
Le projet de réforme de la loi de 75 présenté le 10 décembre par Marie-Thérèse Boisseau n'a pas soulevé d'enthousiasme particulier même de la part de ceux qui ont participé à sa rédaction. On pouvait s'en douter !....
Le projet de réforme de la loi de 75 présenté le 10 décembre par Marie-Thérèse Boisseau n'a pas soulevé d'enthousiasme particulier même de la part de ceux qui ont participé à sa rédaction. On pouvait s'en douter ! L'Etat n'est pas en mesure et ne souhaite pas créer une révolution dans sa propre cour. Il faut ensuite bien considérer que cette loi doit amener les institutions à dépenser plus d'argent pour les personnes handicapées au moment où le gouvernement a le plus de mal à en trouver pour panser de multiples secteurs ou continuer à payer les turpitudes des anciens dirigeants du Crédit Lyonnais (453 millions d'euros).
La concertation avec les associations tant mise en avant par la secrétaire d'Etat semble aussi très subjective puisque même l'APF critique sévèrement ce projet de loi, alors que cette association était en première ligne de la réflexion menée sur la réforme. Dans une société aussi complexe et assistée que la nôtre, les chantiers prioritaires du Président de la République n'auront été qu'une tempête dans un verre d'eau. Une fois de plus c'est le monde associatif qui en aura fait le plus et même s'il est loin d'être unifié et cohérent il n'a au moins pas d'échéance électorale sur les épaules. Mais ce qui nous frappe le plus c'est la discorde qui s'est développée entre le président de coordination de l'Année Européenne des Personnes Handicapées en France et le staff de la secrétaire d'Etat ou le Conseiller interministériel aux personnes handicapées. Les idéaux des uns sont partis en éclats sur les ambitions des autres. Cette année européenne est une victoire à la Pyrrhus dans laquelle le monde du handicap a gagné la bataille des médias désormais sensibilisés et actifs mais perdu celle de l'espoir d'une révolution culturelle. Les soldats de papier de cette campagne de «courants d'air» sont par contre tous très satisfaits d'eux, comme nous avons pu le constater lors des cérémonies de clôture de l'AEPH au niveau européen et national. Ministres et haut-fonctionnaires s'y sont succédés pour chanter leurs louanges. Notre gouvernement a oublié de nous dire qu'il a repoussé de trois ans la signature de l'article 13 qui concerne les personnes âgées et handicapées dans la loi antidiscrimination Européenne, applicable au niveau national depuis le 3 décembre dernier !