Discrimination à l'embauche : avez-vous le CV de l'emploi ?

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Plus de 1800 faux CV ont été envoyés entre le 13 avril et le 14 mai 2004, en réponse à 258 offres d'emploi. L'enquête a été réalisée sur la base de sept CV différents : un CV de référence et six autres se différenciant simplement par une variable (le sexe, l'origine ethnique, l'âge, le handicap, le lieu de résidence, le visage…). La première victime de discrimination à l'embauche est la personne handicapée. À peine 2% de réponses positives à son CV, soit quinze fois moins que le candidat référent. Il faut noter que la nature de son handicap n'était pas précisée sur le CV, mais apparemment, les employeurs potentiels n'ont pas jugé bon de se renseigner outre mesure avant de se livrer au « classement vertical » de la candidature. Vient ensuite le candidat maghrébin, avec 5% de réponses positives. En général, la réponse au téléphone est laconique : le poste est déjà pourvu. Quant au candidat âgé de cinquante ans, il obtient quatre fois moins de réponses que le référent et se tient sur la troisième marche du podium des perdants avec seulement 8% de réponses positives. À titre indicatif, le candidat aux traits disgracieux n'obtient que 13% de réponses positives et celui qui n'habite pas dans « le bon » quartier ou la « bonne » ville 17% de réponses positives. Les profils standards sont ceux qui, hommes et femmes confondus, obtiennent le plus de réponses positives : 29% pour l'homme et 26% pour la femme –mais la différence n'est sans doute due qu'à l'inadéquation du sexe au poste recherché . En tout cas, et si l'on s'en tient au jugement des directeurs des ressources humaines (sic) le travailleur handicapé d'origine arabe qui a dépassé la cinquantaine et réside dans une banlieue de mauvais aloi, peut se considérer comme mort sur le marché du travail ! L'égalité des chances, quelle blague ! On le savait déjà, mais grâce à cette enquête, la preuve est désormais faite.
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