Emplois des personnes handicapées: l'heure de la mobilisation a sonné

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Par Samir TOUNSI PARIS, 18 oct 2004 (AFP) - "Dans notre pays, nous ne nous sommes pas organisés pour permettre aux personnes handicapées d'accéder à l'éducation et à la formation", a constaté la secrétaire d'Etat Marie-Anne Montchamp, en charge depuis avril du handicap, une des trois grandes causes du quinquennat. Le chômage des "accidentés de la vie" est ainsi trois fois supérieur à la moyenne, avec un taux de 27%, soit 245.000 demandeurs d'emplois pour 880.000 actifs fin 2003 (chiffres ANPE). Pour lutter contre cette injustice, le projet de loi pour "l'égalité des droits et des chances" prévoit d'augmenter la contribution financière des employeurs qui sont en-dessous de leurs obligations (employer à temps plein ou partiel 6% de salariés handicapés par rapport à leur effectif total). La contribution passerait ainsi de 600 à 1.500 fois le smic horaire par salarié manquant, un chiffre modulable selon la taille de l'entreprise. D'abord réservée, Mme Montchamp s'est finalement ralliée à ce projet, qui doit être adopté en dernière lecture à l'Assemblée nationale en décembre ou janvier. "La loi organise une approche coercitive, mais on ne peut pas en rester là", estime-t-elle cependant. [BB]"pactes"[EB] La secrétaire d'Etat a donc annoncé une politique volontariste et un objectif ambitieux: réduire de 20% en un an le chômage des personnes handicapées. En valeur absolue, cela signifie quelque 50.000 embauches. Un pari risqué, alors que l'économie crée peu d'emplois en général. Pour le réussir, Mme Montchamp a signé vendredi à Bar-le-Duc (Meuse)le tout premier "pacte territorial" pour l'emploi des personnes handicapées, avec des objectifs qui se veulent "mesurables et datés": en l'occurence, 160 embauches sur un an - ou plus, au besoin. A Bar-le-Duc, comme prochainement à Montauban et dans le Nord, ces "pactes" sont censés mobiliser les entreprises, les collectives locales, l'Education nationale, les formateurs... pour lever les obstacles qui pèsent sur le recrutement d'un télé-opérateur en fauteuil roulant, d'un standardiste aveugle ou d'un cadre né avec une malformation congénitale. Par ailleurs, le gouvernement envisage de transposer dans le secteur public les mécanismes en vigueur dans le privé: tout ministère, toute collectivité ou tout hôpital qui ne compte pas 6% de salariés handicapés dans ses effectifs devra verser une contribution à un fonds "fonction publique". "Le fonds ainsi abondé permettra aux services publics d'aménager des postes pour personnes handicapées, de construire des ascenseurs, de financer des formations, d'acheter des logiciels ou des ouvrages en braille", a détaillé le ministre de la Fonction publique Renaud Dutreil dans un entretien au Figaro. "Il n'y a pas de raison qu'il y ait une sanction dans le privé et rien dans le secteur public", a-t-il estimé. st/mle/sh [BI]« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2003) Agence France-Press.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. ».[EI]
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