Ouverture des 'maisons du handicap' sur fond d'interrogations sur les aides
Par Samir TOUNSI
PARIS, 19 oct 2005 (AFP) - Le Val d'Oise inaugure jeudi une Maison du handicap (MDH) dans les locaux du Conseil général à Cergy-Pontoise. Le Morbihan et plusieurs autres départements disposent déjà d'une MDH, regroupant toutes les informations et aides pour l'aménagement d'un domicile, la recherche d'un emploi, les formations professionnelles, les déplacements...
Les MDH doivent notamment abriter à terme la Commission technique d'orientation et de reclassement professionnel (Cotorep, qui évalue le degré de handicap d'une personne) et la Commission départementale d'éducation spéciale (CDES, orientation des élèves avec un handicap).
Prévues par la loi du 11 février 2005, les MDH doivent ouvrir partout début 2006 et "une enveloppe de 50 millions d'euros a été consacrée" à leur installation, précise le ministère. Ces fonds proviennent de la Caisse
nationale de solidarité pour l'autonomie (Cnsa), et sont alimentés par le produit de la "journée de solidarité", les syndicats dénonçant un jour de travail supplémentaire non rémunéré.
L'Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) s'est déjà inquiétée d'un projet de décret, qui réduirait leur rôle "à encadrer l'instruction des dossiers dans un formalisme impersonnel".
"Quid des missions d'accueil, d'information, d'accompagnement et de conseil de la personne handicapée?", demande-t-elle.
Par ailleurs, les associations s'inquiètent du montant et du calcul de la nouvelle aide prévue par la loi, la prestation de compensation du handicap.
Le ministre délégué aux personnes handicapées Philippe Bas a indiqué que 1,2 milliard d'euros en 2006 y seraient consacrés.
Elle devrait concerner au moins les 100.000 bénéficiaires de l'actuelle allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP, qui représente selon le ministre une dépense de 580 millions par an).
La prestation sera "beaucoup plus ambitieuse" que l'ACTP, selon M. Bas, notamment parce qu'elle répondra à des besoins individuels.
L'Association des paralysés de France (APF) et l'Association française contre les myopathies (AFM) se sont inquiétées quant à elles, dès jeudi dernier, "des montants scandaleusement bas et insuffisants" de cette nouvelle aide, après avoir pris connaissance d'un projet de décret.
"Ainsi, le montant maximum de la prise en charge des aides techniques s'élève à 110 euros par mois, soit 3.960 euros sur 3 ans. A titre d'exemple, un fauteuil roulant électrique peut coûter 15 000 euros", font-elles valoir.
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