Budget 2026: les dons dédiés à la recherche médicale menacés

Les principaux organismes de recherche médicale alertent sur une possible réforme fiscale qui pourrait réduire drastiquement les dons, menaçant leur survie financière.

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Une figurine (homme) en bois coupe un billet de 50 euros avec d’énormes ciseaux.

Parmi les principaux organismes français de recherche médicale, l'inquiétude grandit. Plusieurs institutions se sont insurgées, le 7 juillet 2025, contre des mesures fiscales envisagées dans le cadre du budget 2026, susceptibles de réduire de manière « catastrophique » les dons en leur faveur.

Un contexte déjà préoccupant pour la recherche

« Certaines propositions pourraient affecter plus d'un quart des ressources privées de nos organisations dans un contexte déjà préoccupant pour la recherche », affirment les signataires d'un communiqué commun, parmi lesquels figurent les Instituts Pasteur, Curie ou encore Gustave-Roussy. Ils réagissent à des recommandations issues d'un rapport de l'Inspection générale des Finances (IGF), non publié à ce jour, mais cité par Le Parisien début juillet. Cette prise de position rassemble également des associations et fondations telles que l'AFM Téléthon ou la Fondation pour la recherche médicale. Une mobilisation rare, tant par le nombre de signataires que par la clarté des inquiétudes exprimées.

Une niche fiscale sous pression

Les auteurs s'opposent fermement à la possible remise en cause d'un dispositif fiscal incitatif qui favorise les dons aux structures à but non lucratif. Le rapport de l'IGF recommanderait de plafonner plus strictement les déductions fiscales pour dons, aujourd'hui fixées à 20 % du revenu imposable. Il préconiserait un plafond fixe à 2 000 euros. « Si elles sont suivies par le gouvernement, les recommandations du rapport seront extrêmement désincitatives pour les donateurs », redoutent les organismes de recherche, évoquant un « impact catastrophique sur la générosité en faveur de la recherche biomédicale ».

Des financements déjà fragiles

« Cette menace est d'autant plus préoccupante que les structures privées de recherche biomédicale dépendent aujourd'hui en grande partie de la générosité du public et des entreprises pour assurer leurs activités », poursuivent-ils. « Les ressources apportées par les dons jouent un rôle crucial en palliant le sous-investissement de l'État dans la recherche. Pour nos structures, la réduction fiscale liée au don est devenue, ces dernières années, un véritable levier de financement », soulignent les signataires.

Ces inquiétudes ne concernent pas l'Inserm, acteur majeur de la recherche médicale française, qui repose sur un financement public.

Le gouvernement reste flou

Interrogé le 7 juillet par l'AFP, le ministère de la Recherche n'a pas souhaité commenter ces informations ni confirmer qu'une telle piste était sérieusement étudiée. « Ce rapport ne vaut en aucun cas arbitrage du gouvernement » et n'est qu'« un document de travail », a assuré la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, à l'AFP la semaine dernière. Le Premier ministre François Bayrou doit annoncer ses arbitrages budgétaires le 15 juillet.

© Grapix / Canva

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