Infarctus : une nouvelle approche thérapeutique prometteuse
Par Brigitte CASTELNAU
PARIS, 30 nov 2005 -
[BC][EC]Lorsqu'une artère nourricière du coeur (coronaire) se bouche, le tissu cardiaque, privé de l'oxygène véhiculé par le sang, meurt, se "nécrose": c'est l'infarctus. Se forme alors sur la zone lésée une cicatrice rigide, d'autant plus importante que l'infarctus est grave, et qui empêche le muscle cardiaque de se contracter correctement. Le coeur gêné a alors tendance à se dilater pour essayer de continuer à assurer son rôle de pompe, mais en s'élargissant, il diminue ses performances, devient inefficace et c'est l'insuffisance cardiaque.
[BC][EC]"L'idée est d'empêcher cette cicatrisation fibreuse et d'éviter ainsi l'évolution vers l'insuffisance cardiaque en intervenant sur le processus de réparation du coeur", explique le professeur Patricia Lemarchand de l'Institut du Thorax à Nantes, coordinatrice de l'étude BONAMI (BONe marrow cells in Acute Myocardial Infarction) à laquelle participent six centres hospitaliers : les CHU de Nantes, Lille, Créteil, Toulouse, Montpellier et Grenoble.
[BC][EC]Dans cet objectif de "récupération d'une partie de la viabilité cardiaque", des cellules souches présentes dans la moelle osseuse du patient et prélevées sous simple anesthésie locale sont utilisées.
[BC][EC]Les premiers résultats sont attendus fin 2006
[BC][EC]L'essai, démarré en mars 2005 et dont les premiers résultats sont attendus fin 2006, doit porter à terme sur une centaine de malades (43 sont actuellement inclus), âgés de moins de 75 ans, victimes de leur premier infarctus, un infarctus sévère et récent. Un groupe de patients reçoit les traitements classiques et l'autre reçoit en plus la thérapie cellulaire.
[BC][EC]Les traitements habituels ne permettent en effet pas toujours une récupération totale de la zone lésée et laissent des séquelles.
[BC][EC]Des travaux récents ont démontré que certaines cellules immatures de la moelle osseuse sont capables de se transformer en cellules cardiaques et vasculaires dans les zones de l'infarctus, et d'amplifier le processus de réparation.
[BC][EC]Le patient subit d'abord une intervention classique ("angioplastie") pour désobstruer l'artère avec pose d'un ressort ("stent") à l'intérieur du vaisseau afin de le maintenir ouvert pour que le sang puisse passer.
[BC][EC]Ensuite, sept jours après l'infarctus, 50 ml de moelle osseuse sont prélevés sur le patient, au niveau de l'os de sa hanche. Ce liquide est envoyé à l'Etablissement Français du Sang (EFS) pour y être concentré en une solution de 10 ml. Cette dernière est ensuite réinjectée le jour même directement dans le coeur, à l'aide d'un très fin tuyau introduit dans l'artère fémorale.
[BC][EC]L'étude, indispensable à un éventuel développement à grande échelle de cette thérapie, a pour but de quantifier l'effet bénéfique et d'identifier les patients qui bénéficieront le plus de cette nouvelle approche thérapeutique.
[BC][EC]Il s'agit donc d'identifier, grâce à une analyse biologique approfondie des cellules souches sanguines, les patients les plus susceptibles d'en bénéficier efficacement, explique la spécialiste.
[BC][EC]"Une simple prise de sang permettrait ainsi de savoir si la thérapie cellulaire cardiaque a de bonnes chances de succès chez un patient donné", ajoute-t-elle.
[BC][EC]L'étude (500.00O euros) bénéficie d'un financement du programme national hospitalier de recherche clinique et de l'AFM, grâce aux dons du Téléthon.
BC/pc/Glk
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