Par Martine VERON
PARIS, 23 août 2007 (AFP) -
"Nous devons répondre à une promesse très forte du Président de la République", a déclaré le ministre de l'Education Xavier Darcos, qui a reçu, aux côtés de Xavier Bertrand (Travail et Solidarité) et sa secrétaire d'Etat Valérie Létard, les représentants associatifs au ministère de l'Education nationale.
Les ministres ont rappelé les mesures annoncées le 8 août, notamment la création de 2.700 postes d'auxiliaires de vie scolaire individuels (AVS-i), qui permettront, ont-ils dit, de répondre à "une demande importante de la part des parents", soit 10.000 de plus qu'en 2006.
Les AVS, qui accompagnent les enfants handicapés en milieu ordinaire, étaient 13.600 en 2006, dont 12.000 "individuels". En moyenne, chaque enfant reçoit 13 heures d'accompagnement, soit la moitié du temps scolaire.
Les ministres ont annoncé que la formation des AVS, ainsi que celle des enseignants, sera améliorée, avec pour objectif à plus long terme leur professionnalisation, dans le cadre de la création de diplômes couvrant le champ des métiers de la dépendance.
"Le gouvernement et les associations doivent travailler ensemble, le droit opposable, ce n'est pas se promener avec un huissier, c'est passer à la vitesse supérieure", a affirmé M. Bertrand.
Dans les collèges, où le taux de scolarisation chute (45.000 élèves handicapés pour 104.500 dans le premier degré) avec pour conséquence une insertion dans l'emploi difficile pour les jeunes handicapés, 200 Unités pédagogiques d'intégration (UPI) supplémentaires sont créés, s'ajoutant aux
1.119 actuels.
Une plate-forme téléphonique sera installée à partir du 27 août (0 810 55
55 00, de 8H00 à 18H00 du lundi au vendredi) pour répondre aux familles qui n'auraient pas trouvé de solution.
Les associations restent "vigilantes", affirme à l'AFP Jean-Marie Barbier, président de l'Association des paralysés de France (APF). "On nous annonce un plan d'urgence plutôt qu'un réglement global du problème", constate-t-il.
Il rappelle qu'"au moins 15.000 enfants ne sont scolarisés dans des conditions satisfaisantes, soit loin de chez eux, soit avec un nombre d'heures insuffisant, et au moins autant sont sans solution aucune".
"On ne peut que se féliciter, mais c'est loin de donner satisfaction", estime Didier Arnal, directeur général de la fédération des Associations pour adultes et jeunes handicapés (Apajh), qui affirme que "le temps passé par les enfants handicapés à l'école restera très insuffisant".
Pour lui, des points noirs demeurent : manque de préparation et de formation des enseignants, accessibilité des écoles, transports.
Laurent Cocquebert, directeur général de l'Unapei (handicap mental) dénonce aussi les "liens insuffisants entre l'école et les établissements spécialisés".
L'intégration en milieu ordinaire "n'est pas une fin en soi", dit-il, "les enfants lourdement handicapés ont besoin d'être à la fois quelques heures dans l'école de leur quartier et en établissement spécialisé, or pour l'instant, il y a rarement coordination entre les deux".
L'intégration en milieu ordinaire, où la France accusait un fort retard, a progressé ces dernières années : 155.563 enfants ont été scolarisés en
2006-2007 (111.083 en primaire et 44.480 au collège), contre 89.000 en 2002.
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