Les principaux reprochent portent essentiellement sur les points suivants :
- manque de ressources financières
- accessibilité des bâtiments à la traîne
- complexité administrative
On peut cependant admettre que la loi aux 101 articles et plus d'une centaine de décrets et arrêtés, pas encore tous parus, a ouvert un champ de réformes très large, allant de l'accessibilité des bâtiments et des transports d'ici à 2015 aux ressources des personnes handicapées, en passant par la scolarisation ou l'accès à l'information.
Il est par conséquent inévitable, même si on peut le regretter, que des imperfections et des insuffisances se produisent.
Les associations reconnaissent la réelle avancée de l'une des principales innovations de la loi : les "Maisons départementales pour personnes handicapées (MDPH) destinées à informer et simplifier les démarches administratives. Mais ces maisons ne sont pas encore assez opérationnelles :
- manque de personnels
- logique trop administrative
- accueil insuffisant"
Concernant l'accessibilité des bâtiments, le gouvernement a fixé une nouvelle date butoir (fin juin ou décembre 2009) pour réaliser un diagnostic d'accessibilité des bâtiments publics, première étape avant la réalisation des travaux pour 2015.
Sans l'accessibilité des bâtiments et des transports, améliorer l'emploi, la scolarisation, l'accès à la culture, ne sert à rien si l'on ne peut pas prendre les transports en commun ou entrer dans les bâtiments.
Concernant l'emploi, le taux de chômage des travailleurs handicapés reste plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale et de nombreuses entreprises ont choisi de s'exonérer de leur obligation d'emploi.
La question des ressources demeure majeure pour les associations qui sont révoltées par les franchises de santé qui pèsent particulièrement sur les personnes handicapées et les accidentés du travail. Elles demandent une "réforme globale des ressources des personnes handicapées, quel que soit leur âge, afin de créer un revenu de remplacement d'un montant au moins égal au Smic brut".
Une manifestation nationale organisée le 29 mars à Paris par une quarantaine d'associations réunies dans un mouvement "Ni pauvre, ni soumis", sera un test de la capacité de mobilisation de tous ceux concernés par le handicap.
Le temps est venu pour les personnes handicapées et leurs représentants, comme toute catégorie de français, de défiler dans la rue pour faire valoir leurs droits.
On peut se demander d'ailleurs si la passe d'armes, lors du débat des élections présidentielles entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royale, sur la scolarité des enfants handicapées, n'a pas inconsciemment « libéré » les esprits et fait du handicap un enjeu politique et par conséquent susceptible d'être mieux pris en compte par les dirigeants de la Cité. Les personnes handicapées votent et représentent quelques millions de voix !