Margault, pionnière de la "régie handicap" au cinéma

Elle est celle qui a facilité les tournages des films "Un p'tit truc en plus" et "Mon inséparable". Margault Algudo-Brzostek est coordinatrice régie handicap, un métier hybride entre éduc' spé et régisseuse.

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Elle reste dans l'ombre des plateaux de tournage, mais son rôle est central. Éducatrice spécialisée de formation, Margault Algudo-Brzostek est la première « coordinatrice régie handicap » en France. De fait, cette appellation qui n'existe pas dans les conventions collectives audiovisuelles est une création de sa part, qu'elle s'emploie aujourd'hui à faire reconnaître. « Je suis à la fois régisseuse et accompagnante éducative », explique la jeune femme qui a mis un pied dans le monde du handicap à 16 ans et ne l'a plus quitté. Sans elle, les films Un p'tit truc en plus, réalisé par Artus, et Mon inséparable, d'Anne-Sophie Bailly n'auraient certainement pas vu le jour.

Un accompagnement sur-mesure des comédiens handicapés

Dans ces deux comédies populaires françaises portées par des acteurs neuroatypiques, elle a accompagné les comédiens aux besoins spécifiques et a dû parfois, souvent, inventer de nouveaux cadres. Après ces deux expériences couronnées de succès au box-office, elle nous livre son ressenti à froid et ses aspirations pour la suite de sa carrière professionnelle dans une interview vidéo à retrouver sur Handicap.live et les réseaux sociaux de Handicap.fr. 

Une mission inédite !

Lorsqu'elle est engagée par Artus pour Un p'tit truc en plus, elle n'a encore aucune idée que le poste qu'elle occupe n'existe pas. La jeune femme de 29 ans mène sa mission à bien, avec cœur, jamais bien loin de son « sac de Mary Poppins », qui lui sert à résoudre n'importe quel problème, du plus petit « bobo » à une difficulté d'accessibilité plus importante. « Je dois à la fois repérer les décors, confirmer que tout fonctionne avec la mise en scène, m'assurer que ce que demande le réalisateur est compris, explique Margault. Je veille également au sommeil de chacun… C'est une posture de soutien de moyens physiques », à la frontière entre le monde du soin, de la pédagogie et de la création. Un poste hybride qui mériterait d'être officialisé, selon elle, au même titre que les coachs enfants, seniors ou coordinateurs d'intimité dans le cinéma. 

Un chantier pour l'inclusion au cinéma

Au-delà du succès médiatique des deux films cités plus haut, qui sont le fruit de cette coordination discrète, ces expériences dessinent en creux un chantier immense pour le cinéma français : celui de l'inclusion véritable des personnes en situation de handicap, non plus comme sujet de fiction, mais comme actrices à part entière. « La représentation du handicap à l'écran n'est que de 1 %. C'est trop peu », alerte la jeune femme (TV : la représentation du handicap franchit la barre de 1 %). Avec sa crinière rouge, ses lunettes en écailles et ses leggins colorés, celle qu'on appelle « Gogo » entend bien visibiliser sa profession encore méconnue. Car faire de la place aux singularités, cela commence bien souvent par « un p'tit truc en plus »… dans l'organisation.

© Clotilde Costil

Margault, jeune femme aux cheveux rouges et à lunette, souriante
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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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