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Problème de langage
Selon lui, il s'agit d'un devoir éthique que de donner aux
personnes handicapées la possibilité d'accéder à une sexualité
épanouie. «Certains n'ont jamais connu de contact physique avec une
personne, outre la toilette. Le désir est là, mais l'accès à la
satisfaction est parfois très fortement ou complètement entravé par le
handicap. La frustration est grande.»
Une satisfaction sexuelle entravée, le directeur général de la
fondation genevoise Clair-Bois le remarque également, s'occupant de
divers foyers et ateliers pour personnes en situation de handicap
lourd. «Parmi les gens dont nous nous occupons, il y a souvent un
problème de langage», souligne Christian Frey. «Seules certaines
personnes ont pu s'exprimer clairement à ce sujet et ont manifesté des
besoins très précis.» Mais s'adresser à une prostituée reviendrait à
«une solution de facilité» car «elle ne connaîtrait pas les désirs
réels de la personne.»
Outre une sensibilisation auprès des enfants polyhandicapés, la
fondation traite aussi de ce sujet avec les adultes. Il y a quelques
années par exemple, un jeune homme de 25 ans avait clairement émis des
désirs sexuels. En accord avec ses parents, la fondation avait décidé
de faire venir pour lui une travailleuse du sexe. «Quand les parents
ont donné leur accord, il n'a plus manifesté de désir, se souvient
Christian Frey. C'est comme si l'autorisation avait suffi.»
A l'inverse de cet exemple, l'un des obstacles majeurs à la
satisfaction sexuelle complète des personnes handicapées est représenté
par la famille. «Neuf fois sur dix, les parents ont tendance à voir
leur enfant polyhandicapé comme un petit enfant dépendant», complète
Christian Frey.
Une difficulté que rencontre aussi l'unité de développement mental
des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Le service tente alors de
«dédramatiser» la situation avec les familles, selon les mots de sa
responsable, Giulana Galli-Carminati.
Pour elle d'ailleurs, la sexualité des personnes en situation de
handicap mental n'est pas différente des gens dits «normaux».
«Toutefois, ces personnes sont moins ouvertes au contact avec l'autre,
souligne-t-elle. Cela entraîne une sexualité plus personnelle, exercée
solitairement, même si certains ont une vraie vie de couple.»
Note : *Prénom d'emprunt