« Je salue l'initiative de handicap-rh.fr et particulièrement les acteurs de cette démarche. Tout d'abord, Handicap.fr, que je connais bien et Gilles Barbier qui compte dans le paysage de la communication des personnes handicapées. Mais également Leyton, cabinet intéressant, parce qu'on m'explique que, lorsqu'on les rencontre, on ressort avec des conseils forts pour économiser sur les charges. Je retournerai vous voir. Et puis Handimat et Opcalia.
Objectif 6%
Un mot sur l'emploi des personnes handicapées. Les choses progressent, mais les exigences de la loi ne sont pas toujours satisfaites. C'est vrai qu'elle fixe, tant pour le secteur public que pour le privé, pour les entreprises d'une certaine taille, un effectif qui doit atteindre 6 %. Mais nous n'y sommes pas même si des progrès ont été réalisés ces dernières années. Quelles sont les causes des difficultés rencontrées dans l'emploi des personnes handicapées ?
La première, c'est la qualification, pas toujours au rendez-vous. Pour répondre à ce besoin, il faut de la formation initiale et continue. Il n'y a pas de relation, de cause à effet, entre le fait d'être handicapé et le fait d'être qualifié. C'est le dispositif de formation qui doit s'adapter, être accueillant pour la personne handicapée (...). Le handicap est un facteur aggravant de la situation dans ce domaine.
Deuxième point : l'ambition en matière d'emploi concerne toutes les formes de handicap. Le handicap moteur sans aucun doute. Le handicap visuel, le handicap auditif, mais aussi le handicap mental, psychique, qui présente leur particularité. Notamment pour une personne ayant ce type de handicap, l'accès et le maintien dans l'emploi supposent souvent - et ce n'est pas à l'entreprise de le faire, même s'il faut y préparer les collègues de travail -, les deux conditions, c'est l'accompagnement et le suivi. Ils ne sont pas toujours non plus au rendez-vous.
Et puis, j'ai été frappé par une chose, à l'occasion de la semaine pour l'emploi 2008. Nombreux sont les employeurs qui m'ont dit : « On les trouve où, les candidats handicapés ? On a un problème pour les repérer. » C'est pourquoi l'initiative d'aujourd'hui est très opportune.
De vrais progrès
Avant de conclure, je voudrais saluer les entreprises du secteur privé et du secteur public. Les administrations notamment. Il y a un réel effort accompli. Je suis frappé par l'amélioration constante de la mobilisation des directions des ressources humaines et la compétence des missions handicap. C'est compliqué. La législation, la règlementation, les procédures sont compliquées. Qui plus est, la loi et ses textes d'application ont modifié les choses, conduit à une autre approche. (...) On m'a dressé une liste de constats techniques administratifs insurmontables. Je le regrette. Cela pénalise les efforts des entreprises et des missions handicap. Je tiens à saluer cet effort qui ne cesse de s'interrompre et les résultats.
Le handicap : une réalité ordinaire
Pour conclure, il est important de donner du sens à ce type d'initiative. Je suis convaincu par le recours aux moyens modernes de communication, nouvelles technologies numériques, qu'une initiative comme celle que vous lancez aujourd'hui, est une initiative qui va dans le sens des objectifs de la loi du 11 février 2005. (...) Ce sont des instruments pour un changement de regard sur la question du handicap. Comment le regarder ? Comme une réalité ordinaire de la vie et non pas comme une situation particulière d'une population que l'on installe dans un statut distinct et à laquelle on répond par des mesures particulières.
Le reflexe handicap
C'est important, parce que si, culturellement, on apprend à installer le handicap comme une réalité ordinaire de la vie, chaque fois qu'on prend une initiative, un plan pour l'emploi, une réforme de la pédagogie, la création d'un complexe immobilier social, on acquière le réflexe handicap. (...) Il faut installer l'accessibilité sous toutes ses formes, y compris l'emploi, dans un statut égal à celui de l'environnement, du développement durable, de la sécurité, des préoccupations esthétiques. Il faut acquérir le réflexe handicap. Notre espérance de vie s'accroît, mais elle s'accompagne de risque de dépendances accrues.
Un investissement social
Chaque fois que l'on fait quelque chose pour les personnes handicapées, c'est du mieux-être et vivre pour tout le monde, en particulier celles et ceux âgés aujourd'hui ou pour nous demain.
Il est important que la société française change son regard sur la question du handicap, dans ce sens. On ne peut pas dénombrer précisément le nombre... la quantité d'innovations scientifiques, médicales, technologiques, pédagogiques, dues au handicap et dont tout le monde profite. C'est un investissement social pour l'ensemble de la collectivité, que la politique du handicap.
Liberté, égalité...
Alors, vous, par ce que vous faites, vous venez nourrir un des 2 piliers de la réforme de la politique du handicap. (...) Handicap-rh est un nouvel outil d'accessibilité à l'emploi pour les personnes handicapées. Vous entrez parfaitement dans la logique de la nouvelle politique du handicap. C'est une politique républicaine : quand on fait de l'accessibilité, on crée de la liberté. Quand on compense le handicap, on travaille pour plus d'égalité. Quand on met tout le monde autour d'une table pour traiter du handicap, on sert la troisième des valeurs de la République, la fraternité. La politique du handicap s'inspire des valeurs de la République et les sert, et en quelque sorte aujourd'hui, vous en êtes les acteurs. Longue vie et franc succès à votre initiative. »