Annecy : les JO en 2018 ?

Le 18 mars, Annecy est désignée comme candidate officielle à l'organisation des JO d'hiver et paralympiques de 2018. Le point avec Perrine Pelen, ancienne skieuse, responsable marketing de l'agence Savoie-Mont-Blanc Tourisme.

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Handicap.fr : La ville d'Annecy est donc candidate aux JO d'hiver de 2018 ?
Perrine Pelen : Oui, en effet, l'annonce est officielle depuis le 18 mars. Il y a eu une primaire avec trois autres villes (Grenoble, Nice et Pelvoux) après l'appel à candidature lancé en septembre 2008 et c'est finalement Annecy qui a été retenue au plan français et se lance maintenant dans la compétition internationale.

H : A quel moment saura-t-on quelle ville a remporté cette compétition olympique ?
PP : Il y a plusieurs étapes. Le second appel à candidature sera clos en octobre 2009. Pour le moment, seules Munich (Allemagne), Sion (Suisse) et Pyeongchang (Corée du sud), se sont officiellement déclarées. Mais il y aura, au final, 6 ou 7 villes postulantes. Une première phase de sélection va permettre de ramener ce nombre à 4 dont les noms seront connus en juillet 2010. Quand au résultat final, il faudra attendre juillet 2011 !

H : Vous travaillez pour Savoie Mont Blanc Tourisme. En quoi cette candidature vous implique-t-elle ?
PP : Parce qu'une telle candidature, comme tout évènement sportif, est une aubaine pour la promotion touristique d'une région. C'était déjà le cas à Albertville. La ville d'Annecy et le Conseil général de la Haute-Savoie se sont donc naturellement impliqués. En tant que structure de promotion touristique des départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, nous sommes tout naturellement impliqués. Sport et tourisme sont intimement liés et ces jeux sont un magnifique projet de développement territorial, dans lequel le handicap a pleinement sa place.

H : Justement, quelle est la place du handicap dans le cahier des charges de ces JO ?
PP : Les JO paralympiques seront, traditionnellement, organisés 15 jours après les JO valides. Le bilan d'Albertville (Tignes pour les jeux para) était très positif dans ce domaine et a permis une prise de conscience des aménagements nécessaires. Mais on promet de faire encore mieux !

H : Et le handicap, c'était déjà une priorité touristique ?
PP : Oui, c'est l'un de nos thèmes prioritaires. Notre agence s'implique depuis plusieurs années dans ce domaine. Dès 99, nous avons entrepris des démarches avec, pour slogan : « Skiez avec votre handicap ! ». Sur 110 stations dans nos deux départements (Savoie et Haute-Savoie), 32 ont répondu au cahier des charges et sont considérées comme accessibles, proposant du matériel et des hébergements adaptés et une personne ressource sur chaque site. Nous avons également 37 sites labélisés « Tourisme et handicap » dont 25 concernent l'hébergement.

H : Vous faites figure de pionniers. « Peut mieux faire », malgré tout ?
PP : La tache est ardue et de très longue haleine, tant reste à faire ! Mais on s'emploie à améliorer cette accessibilité de manière plus globale, notamment pour les personnes âgées et les mamans avec jeunes enfants. Cette candidature ne fera qu'accélérer le processus.

H : Que faut-il mettre en œuvre pour rendre ces JO accessibles ?
PP : Une commission d'évaluation au sein de laquelle siégeait André Auberger, président de la Fédération handisport, nous a attribué de bonnes notes sur ce thème. Nous partons donc sur de bonnes bases. Dans ce dispositif, il y a deux volets : rendre les JO totalement accessibles à tous les publics et accueillir de manière toute aussi exemplaire les sportifs handicapés à l'occasion de jeux Paralympiques.

H : Sur le terrain, ca signifie quoi ?
PP : Toute une batterie d'aménagements : des panneaux d'orientation tactiles, des rampes d'accès à toutes les installations sportives, des trains, bus et navettes équipés, 600 lits accessibles dans l'un des deux villages olympiques (situé à Annecy) sur les 3000 proposés. Pour limiter les temps de déplacement des athlètes, nous avons concentré les épreuves sur les sites du Grand Bornand et de la Clusaz, alors que les JO valides offrent également des sites dans le secteur du Mont-Blanc et de Flaine.

H : Dix ans, ça sera suffisant ?
PP : Nous avons déjà une certaine expérience dans ces deux stations, très accessibles. Le handicap en Haute-Savoie, c'est une longue histoire. En 1974, le Grand Bornand accueillait déjà les premiers championnats mondiaux de ski alpin et nordique pour les amputés et les personnes atteintes d'un handicap visuel.

H : Mais n'y a-t-il pas une rivale qui pourrait vous faire de l'ombre ?
PP : A ce stade de la compétition, toutes les candidatures sont dangereuses ! Notre concurrente coréenne du sud a déjà postulé deux fois et il parait que tous les équipements sont déjà en place. Alors, évidemment, ca interpelle ! Mais c'est un défi magnifique, la candidature dispose de très beaux atouts, tout sera mis en œuvre pour présenter un dossier qui visera l'excellence et, à partir de là, tout est possible !


Contacts :

http://www.annecy-2018.fr
http://www.savoie-mont-blanc.com (rubrique « Tourisme et handicap » en page d'accueil)

Propos recueillis par Emmanuelle Dal'Secco

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