Vancouver (Canada)
Organiser des Paralympiques de grande ampleur dans une ville "vous impose de dire ce que vous allez faire et de faire ce que vous avez annoncé pour les invalides", a affirmé à l'AFP Heather Deal, conseillère municipale de Vancouver, une métropole à la pointe de la promotion d'une "accessibilité universelle".
"Notre objectif est devenu encore plus précis lorsque nous avons su que nous recevrions les Paralympiques", a ajouté Mme Deal.
De fait, le président du Comité international paralympique, Sir Philip Craven, n'a pas ménagé ses louanges sur l'accessibilité des rues et des transports publics dans la cité de Colombie britannique.
"C'est facile de se déplacer. Quand tout est accessible, je ne me rends même pas compte" qu'il y a des aménagements, ajoute Sir Philip, ancien international britannique de basket-ball en fauteuil roulant.
Un spécialiste des problèmes de handicap partage son avis en reconnaissant que l'organisation des Paralympiques "rend peut-être les gouvernements plus ouverts à ces problèmes". "Ils ont une meilleure conscience de leur existence", glisse le professeur Tim Stainton, de l'Université de Colombie britannique.
"Les Paralympiques sensibilisent les gens à ce qui est accessible aux handicapés, à ce qu'ils peuvent faire pour les aider", ajoute le Pr Stainton qui souligne que les Jeux peuvent renvoyer une image déformée du handicap.
Centre d'entraînement à Whistler
"Ils peuvent créer une fausse image de l'infirmité en laissant se répandre l'idée que tout le monde peut se mettre debout, se dépasser et devenir athlète. Tout le monde ne peut pas devenir un athlète de haut niveau", explique le spécialiste des problèmes des personnes handicapées.
"D'une certaine manière, il est plus facile aux gouvernements de soutenir les sports et les facilités d'accès. En revanche, il s'avère plus difficile de venir en aide aux personnes lourdement handicapées et touchées de surcroît par la pauvreté et le chômage", ajoute le Pr Stainton.
Pour lui, Vancouver "a fait un beau travail" sur l'accessibilité "parce que c'est une ville récente". "Et les immeubles plus récents, conçus à la fois pour des valides et des invalides, ont tendance à être plus accessibles".
Dans la station de ski de Whistler, site du ski alpin et des épreuves nordiques, le maire Ken Melamed a annoncé la construction d'infrastructures totalement accessibles aux enfants atteints de handicaps. "Notre but est de devenir le futur centre d'entraînement pour les athlètes handicapés", a-t-il avancé.
Vancouver et Whistler disposent de bus accessibles aux chaises roulantes, de trottoirs avec des rampes pour fauteuils, de parkings spécialement aménagés ainsi que d'immeubles avec des portes plus larges, des prises électriques et des interrupteurs installés au niveau de tous, et des poignées de portes plutôt que des boutons.
Par Deborah JONES