+ 25 % pour l'AAH d'ici 2 ans : confusion dans les médias !

Henri Galy, président du CDTHED* s'insurge contre l'annonce erronée faite par certains médias, suite à la mobilisation nationale du 27 mars, d'une revalorisation de l'AAH de 25 % d'ici deux ans.

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Handicap.fr : Votre association a publié un communiqué de presse pour rectifier une annonce faite par le gouvernement le 27 mars dernier, qui laisserait supposer une augmentation de 25 % de l'AAH (Allocation adulte handicapé) d'ici deux ans. Pourtant, la dépêche de l'AFP (Agence France Presse) est sans équivoque : 25 % d'augmentation entre 2007 et 2012, sur l'ensemble du quinquennat, comme promis à l'origine.
Henri Galy
: Je n'accuse pas le gouvernement d'avoir voulu manipuler les chiffres. En effet, leur déclaration était claire, mais le problème c'est le relais qu'en ont fait la plupart des médias, à commencer par la télévision en annonçant 25 % d'augmentation d'ici deux ans. Le grand public a pu y croire, il est donc important de rétablir la vérité. Cela m'a choqué, mais il est vrai que la mauvaise interprétation des médias est fréquente. Ajoutons en outre que cette « pseudo revalorisation » est « plombée » par l'extension des franchises médicales, l'augmentation du forfait hospitalier, le déremboursement de nombreux médicaments, etc.

H
: Alors profitez-en pour faire un rappel sans équivoque...

HG
: En 2008, l'AAH est passée de 628 euros à 652 euros, puis à 682 euros en 2009. Au 1er avril, elle atteindra 696 euros, puis 711 euros au 1er septembre 2010. Mais, même avec cette hausse, ce montant reste en dessous du seuil de pauvreté fixé, selon l'Insee à 908 euros par mois.

H
: On évoque souvent la revalorisation de l'AAH, mais de nombreux internautes se plaignent qu'on passe sous silence la pension invalidité, versée par la Sécurité sociale qui, elle, n'a pas été revue à la hausse...

HG
: Oui, c'est vrai qu'il existe de grandes disparités selon l'âge et l'origine du handicap, de naissance ou par accident. C'est pourquoi nous demandons un rehaussement global de toutes les allocations et minimums de pensions (retraite, invalidité) à hauteur du SMIC net, soit 1056 euros, y compris pour l'ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées - ex Minimum vieillesse) car il faut savoir que les bénéficiaires de l'AAH basculent sur l'ASPA dès qu'ils ont 60 ans.

H
: Vous êtes président du CDTHED, quelle est la vocation de cette association ?

HG
: Elle est née en 1985 dans le but de défendre les intérêts matériels et moraux des personnes handicapées, malades ou âgées et de leurs familles. Notre indépendance (nous ne vivons que grâce aux cotisations de nos 180 adhérents) permet au Comité d'interpeller vigoureusement les pouvoirs publics et les élus en organisant des délégations et réunions publiques.

H : Votre engagement sur la thématique du travail était déjà d'actualité dans les années 80 ?
HG
: Oui, bien sûr ! Il existait déjà une législation qui prévoyait l'embauche des travailleurs handicapés et c'était d'ailleurs l'un des engagements de François Mitterrand lors de sa campagne. Constatant que cet engagement n'était pas tenu, nous nous sommes regroupés dans la région grenobloise. Aujourd'hui, nous sommes présents sur trois départements : Isère, Rhône et Côte d'Or. Le gouvernement actuel ne semble pas vouloir s'engager dans une politique en faveur des personnes handicapées et des plus démunis, alors nous sommes plus que jamais vigilants et militants. C'est pourquoi, même si nous ne faisons pas partie du collectif Ni pauvre ni soumis, nous étions une bonne trentaine à manifester avec les autres associations dans la rue le 27 mars dernier, malgré la pluie.

H
: Quelles sont les principales revendications du CDTHED ?

HG
: Outre l'alignement sur le SMIC des allocations et pensions ci-dessus, il y a : la suppression de la prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de l'AAH et des autres allocations et pensions, le renforcement de l'obligation faite aux entreprises et aux administrations d'employer au moins 6 % de travailleurs handicapés et le retrait des autres mesures gouvernementales : franchises médicales, forfait hospitalier, imposition des indemnités versées aux accidentés du travail, déremboursement des médicaments, etc.

* Comité pour le Droit au Travail des Handicapés et l'Égalité des Droits
Propos recueillis par Emmanuelle Dal'Secco

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