(* Cerah, centre d'études et de recherche sur l'appareillage des handicapés)
Des anciens combattants d'Algérie ou plus récemment d'Afghanistan, parfois de jeunes victimes comme cet engagé de 22 ans qui a particulièrement ému l'équipe... « Le Cerah c'est leur maison, confie Jérémie Kouvtanovitch, orthoprothésiste. Nous proposons une prise en charge illimitée pour service rendu à la France.». Mais le centre répond également aux demandes des civils, sa « clientèle » à 90 %. Des hommes majoritairement, âgés en moyenne de 55 ans ! Quelques femmes aussi, parmi lesquelles d'anciennes résistantes.
Toujours une solution
Le Cerah prend en charge tous les patients qui sont en « échec d'appareillement », et requièrent des appareillages complexes. Le site de Woippy, près de Metz (Moselle), propose des infrastructures et des équipements de haute technologie pour innover, tester, appareiller, former et informer les personnes handicapées et les professionnels de la santé. Un deuxième site est implanté à Créteil (Val de Marne). « Les patients nous sont adressés par des médecins hospitaliers, du secteur libéral ou des centres régionaux d'appareillage, poursuit Jérémie. Notre équipe prend le temps qu'il faut avec chacun d'eux et finit toujours par trouver une solution parfaitement adaptée, après un bilan ergothérapique et des essais de matériel. Les personnes qui viennent du privé ont souvent connu un véritable parcours du combattant et sont troublées par l'attention qu'on leur consacre. Elles arrivent sans grand espoir... et repartent avec leur prothèse au bout du deuxième rendez-vous ! Nous assurons également des missions de rééducation fonctionnelle dans les hôpitaux militaires qui accueillent aussi des « civils » en hôpital de jour ».
L'homologation de tous les fauteuils
Le Cerah a la particularité d'être la seule structure habilitée à délivrer une homologation pour tous les fauteuils manuels et électriques qui souhaitent s'implanter sur le marché français, ainsi que pour les pieds prothétiques (dans ce domaine, il existe d'ailleurs trois classifications établies par le Cerah). Le centre dispose d'une technologie et de matériaux ultra novateurs, comme le carbone qui permet de restituer une énergie comparable au pied valide. Les fabricants se rendent sur place pour effectuer les essais en vue de la mise au point de leurs dispositifs médicaux, la validation du marquage CE ou encore l'inscription au remboursement.
Des stages, formations et un centre documentaire
Le Cerah administre également une base de données ministérielle sur les aides techniques qui porte le nom de Cerahtec et est accessible en ligne. Quant au département de documentation, ouvert au public, il constitue un centre de ressources inédit sur le handicap rassemblant toute la « littérature » publiée dans ce domaine, des rapports médicaux aux enquêtes sociales, en passant par la réglementation. Pour parfaire l'étendue du dispositif, des formations sont proposées aux professionnels de santé, ainsi que des stages destinés aux prestataires de service et distributeurs de dispositifs médicaux en vue de leur conventionnement par la Sécurité sociale, mais également aux étudiants concernés par les domaines d'activité du Cerah.
Même si le centre appartient au corps des armées, ses recherches n'ont nullement un caractère confidentiel et l'ensemble des informations et innovations passe dans le domaine public, y compris à destination des pays étrangers. Une antenne a d'ailleurs vu le jour à Casablanca, pour tous les anciens combattants marocains, avec l'ambition de former des prothésistes locaux. Une autre est en projet en Algérie.
Site : http://www.cerahtec.sga.defense.gouv.fr
Tél. Woippy (57) : 03 87 51 30 30
L'armée au service des personnes handicapées
Anciens combattants ou civils, amputés ou à mobilité réduite, ils sont en échec d'appareillage et se tournent en dernier recours vers le Cerah*, une entité du ministère de la Défense, pour trouver une solution adaptée.