PARIS, 30 nov 2011 (AFP) - Un rapport pose une nouvelle fois la question controversée des aidants sexuels pour les personnes handicapées en suggérant de créer un cadre officiel pour cette activité, qui existe dans d'autres pays européens.
"Toute personne doit pouvoir recevoir l'assistance humaine nécessaire à l'expression de sa sexualité", pose d'emblée l'ex-député UMP Jean-François Chossy dans son rapport que l'évolution du regard de la société sur les personnes handicapées.
Alors que la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot a déjà plusieurs fois exprimé son refus de légiférer sur la question, assimilant l'aide sexuelle à de "la prostitution", M. Chossy juge urgent de "réfléchir à des solutions" pour aider les personnes handicapées, mais aussi leurs familles et les professionnels qui les entourent.
Il faut "rechercher sereinement un cadre juridique et éthique si l'on décide d'entériner l'intervention d'un(e) aidant(e) sexuel(le)", poursuit l'ancien élu de la Loire dans ce rapport dont l'AFP a obtenu copie.
Pour lui, cette intervention "n'est envisageable que, et uniquement, pour les personnes n'ayant pas accès à leur propre corps", c'est-à-dire lourdement handicapées.
De plus, "il ne faudrait pas faire appel au bénévole qui rend service, mais à des intervenants ayant reçu une formation très élaborée, complément d'un cursus classique médical ou non".
Enfin, il souligne qu'aucune décision concernant la vie affective et sexuelle des personnes handicapées "ne doit être prise par un tiers si elle ne s'appuie pas sur le consentement éclairé de la personne et/ou si besoin, de son entourage".
Le débat sur les aidants sexuels, qui existent officiellement en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse, a ressurgi plusieurs fois ces derniers mois, plusieurs associations d'handicapés y étant favorables tandis que les féministes sont contre.
Le rapport de M. Chossy aborde aussi les thèmes de la vie quotidienne, de l'emploi, de l'école ou de l'accessibilité des bâtiments et des services.
S'il prône davantage de formation pour les professionnels de santé ou d'éducation, il met aussi en garde contre la tentation de renoncer aux impératifs légaux de mise en accessibilité des bâtiments recevant du public en 2015.
"Les parlementaires, les pouvoirs publics, les décideurs institutionnels ou privés ne doivent pas donner raison à ceux qui réclament des dérogations à laccessibilité sous prétexte du surcoût financier ou dimpossibilité ou autres difficultés techniques", écrit-il.
Pour autant, il juge possible "dans certains cas" de "proroger" les délais.
Pour faciliter l'accès aux soins des personnes handicapées, le rapport recommande de "supprimer la prise en compte de l'Allocation adulte handicapé au titre de l'évaluation des ressources" pour le calcul du droit à l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé.
Plus d'un Français sur quatre souffre d'une incapacité, d'une limitation d'activité ou d'un handicap reconnu, rappelle le rapport.
jc/db/phc
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2003) Agence France-Presse.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations ».
Handicap: assistants sexuels, le débat continue
Un rapport pose une nouvelle fois la question controversée des aidants sexuels pour les personnes handicapées en suggérant de créer un cadre officiel pour cette activité, qui existe dans d'autres pays européens.