Intouchables : vivre ensemble, ce n'est qu'un début ?

Le 16 mai 2012, Omar Sy a mis le feu au CESE. Cette journée " Intouchables, Fiction ou réalité ? ", grand-messe du " vivre ensemble ", était organisée par deux associations. Philippe Pozzo di Borgo et Abdel qui ont inspiré le film, étaient pré

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On n'en attendait pas moins d'Omar Sy. Il a suffi d'une apparition pour mettre le feu à la salle. Des centaines de fans, handicapés ou valides, des bénévoles, réunis au cœur du CESE (Conseil économique social et environnemental), à Paris, pour venir faire la fête sur le thème « Intouchables, réalité ou fiction ? » C'était le 16 mai. La grande salle du Palais d'Iéna s'est métamorphosée pour l'occasion. Six espaces de discussion où des personnes handicapées viennent raconter leur vie, deux salles de projection qui diffusent la parole des résidents, une scène de concert prise d'assaut par le groupe Black&White... Jean-Paul Delevoye, président du CESE, souhaite faire de « son » conseil « un lieu d'expression citoyen, neutre, où l'on discute éducation, chômage, handicap... » Alors belle réussite pour cette initiative.

Danse avec Omar


Bien sûr, avec 20 millions d'entrées, qui ne serait pas tenté d'exploiter le filon ? « Intouchables » ? Un vrai phénomène de société mais qui, pour le moment, ne semble acceptable que par écran interposé. Déjà une marche de franchie ! Mais qui oserait en vérité être confronté à autant d'Intouchables réunis en même espace. Il fallait y être pour le voir, pour y croire. Tous les handicaps mêlés, des graves, des invisibles, de ceux qu'on a du mal à regarder et puis des frimousses pleines d'assurance, des rires, de l'insolence... Une jolie cour des miracles mais de ces miracles qu'on espère. Et puis de la spontanéité, beaucoup de spontanéité. Alors, lorsqu'Omar Sy entre en scène, il ne faut pas s'étonner que l'une attrape son micro, l'autre le prenne dans ses bras, bientôt imité par un troisième, plus timide. Et puis, c'est la déferlante... La scène est submergée, Omar, tout sourire, à peine dépassé, improvise ! Tant pis pour son discours. De toute façon, ils sont tous apparemment venus là pour le voir danser... L'acteur ne se fait pas prier, plongeant son service d'ordre dans la panique.

Abdel, roi de la fête


Le roi de la fête c'est pourtant Abdel Sellou, le « vrai », celui qui a inspiré le film. Pas noir mais algérien. Peut-être la seule différence car on sent en lui cette petite diablerie qui a rendu le personnage de Driss si sympathique. Il est présent, évidemment, plus discret, épargné par la notoriété. Pourtant, le vrai trublion, l'insolent, c'est lui ! Il retrouve, ici, son « ami » Philippe Pozzo di Borgo (joué par François Cluzet dans le film). Cette journée réunit également Dominique Baudis, Défenseur des droits, et Martin Hirsch, président de l'Agence nationale du service civique, venu haranguer les foules pour encourager les jeunes handicapés présents à rejoindre les rangs de cette armée de volontaires engagés dans des missions en faveur de la collectivité. Olivier Nakache et Éric Toledano, les réalisateurs du film, n'étaient finalement pas de la partie. Retenus aux Etats-Unis, in extremis !

2 asso pour « vivre ensemble »


Cette rencontre était organisée à l'initiative de deux associations. Tout d'abord « L'Arche en France » : elle fédère 31 communautés qui gèrent des établissements médico-sociaux et accueillent des personnes handicapées mentales. Mais également l'association « Simon de Cyrène », qui a développé des maisons partagées entre personnes cérébrolésées (traumatismes crâniens, AVC, lésions cérébrales) et valides. Toutes deux s'investissent dans l'accompagnement des personnes handicapées mettant en pratique ce « vivre ensemble », qui semble si pertinent dans le film. Parce que derrière la fiction, il y a une réalité, rarement identique, souvent plus dramatique. En tout cas, nettement moins médiatique. Et justement, ces deux mouvements d'obédience catholique ont placé « la rencontre improbable » au cœur de leur dispositif institutionnel. Depuis près de 50 ans, des milliers d'hommes et de femmes ont vécu une expérience de vie partagée avec des personnes en situation de handicap.

Un parfum d'espérance


Leur réalité n'est, certes, pas celle d'Intouchables : il n'y a ni Maserati, ni folles nuits, ni demeures luxueuses mais la rencontre demeure néanmoins. « Nous sommes en train de regarder la société de demain avec des lunettes d'hier, conclut Jean-Paul Delevoye. Mélanger les personnes valides et handicapées, c'est contre la « normalité » mais ça marche ! Alors que notre société semble s'assécher, on ressent aujourd'hui ce formidable parfum d'espérance. Il y a en ces lieux des sourires, de la générosité, de la gaieté... »

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