Le groupe Casino France en parfait «accord»
[B1]Casino en parfait «accord»[E1]
Avec un taux national de travailleurs handicapés de 7,59% le groupe souhaite atteindre au moins 6% dans chacun de ses établissements. Une réussite en grande partie due à Annie Ayel, chargée de mission personnes handicapées depuis 1995.
[BB]Handirect[EB] : Rappelez-nous brièvement l'historique de cette réussite.
[BB]Annie Ayel [EB] : Le premier accord signé sur le département de la Loire l'a été en 1995. Une fois validée, les résultats positifs de cette zone pilote, berceau de Casino, nous avons décidé de nous engager au niveau national avec un accord qui prend fin cette année.
Nous travaillons d'ores et déjà sur le prochain accord
[BB]H.[EB] : Quels sont les aménagements que vous allez amener sur ce nouvel accord ?
[BB]A.A.[EB] : L'accord en cours concerne la grande distribution, la logistique, la branche immobilière, la coordination des achats et les sièges sociaux. Nous allons élargir le recrutement de personnes handicapées à de nombreuses autres activités du groupe.
[BB]H. [EB] : Qu'est-ce qui fait agir Casino dans ce sens ?
[BB]A.A.[EB] : La volonté politique, et l'aspect économique qu'offre l'accord à un groupe comme Casino.
[BB]H.[EB] : Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?
[BB]A.A.[EB] : Notre principale difficulté est de trouver des candidats de niveau bac + 2 et plus.
En interne je rencontre encore de freins de la part de certains directeurs d'établissements. Dans ce cas de figure, je procède à une sensibilisation en douceur pour ne pas provoquer de blocage psychologique. L'objectif est de faire pleinement adhérer les cadres de chaque établissement. La réussite d'une insertion est la réussite de tous.
[BB]H. [EB] : Quels sont les résultats de ces dernières années ?
[BB]A.A. [EB] : En cumulant le résultat des établissements concernés par l'accord, nous présentions un pourcentage d'embauche de 7.02% en 2001 et fin 2002 nous atteignons 7.59%.
[BB]H. [EB] : Ces résultats sont impressionnants que souhaitez-vous faire de plus ?
A.A. Ces résultats cachent une disparité qui signifie que certains établissements sont très en-dessous du quota des 6%. Ce que je souhaite, c'est que chaque établissement atteigne le niveau de 6% et qu'ils s'y tiennent.
[BB]H. [EB] Comment avez-vous atteint de pareils résultats ?
[BB]A.A. [EB] Beaucoup de communication et de sensibilisation en interne. Nous avons pour cela fait éditer un petit livre qui répond aux questions que peuvent se poser les responsables de recrutement et les cadres. Nous allons encore accentuer cette communication, lors du prochain accord. Ensuite, on ne demande pas aux directeurs de faire le grand écart mais simplement d'embaucher la personne qui correspond le mieux au poste à pourvoir.
Le handicap de la personne doit, comme ses compétences, être en accord avec le poste.
Les adaptations de postes ne sont jamais chez nous des « usines à gaz ».
[BB]H.[EB] : Quels autres aspects recouvre l'accord mis en place ?
[BB]A.A.[EB] Le maintien dans l'emploi est particulièrement pris au sérieux. Nous offrons d'importantes possibilités de reclassement dans le groupe et lorsque ce n'est pas possible nous donnons à la personne par la formation les moyens de se vendre ailleurs.
Nos liens avec le travail protégé sont aussi importants et des postes de stagiaires sont régulièrement proposés, contribuant ainsi à une connaissance mutuelle du monde du handicap et du milieu ordinaire de travail.