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Mon handicap ne m'a pas empêché d'aller au pied du toit du monde, l'Everest, 8848m...

Témoignage de Carole Cochet, jeune sourde lyonnaise. J'ai 27 ans. Je suis vendeuse à Décathlon St Exupéry. Je suis sourde de naissance. Mon handicap ne m'a pas empêché d'aller au pied du toit du monde, l'Everest, 8848m...

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[B2]Pourquoi témoigner ?[E2] J'ai envie de donner un espoir aux sourds. J'ai envie que les entendants sachent que nous, les sourds, sommes capable de nous intégrer à une équipe de gens très divers, de communiquer en France comme à l'étranger et même, de participer à une aventure. Il faut savoir que beaucoup de sports sont fermés aux sourds. Ce n'est pas parce que je suis sourde que je n'ai pas le droit d'accéder à n'importe quel type de loisirs. En 2001, grâce à Florence Odin et à l'Association Rêve Extrême, j'ai eu la chance de pouvoir aller au pied de l'Everest dans le cadre du projet "Everest Solidarité Sourds" . Cette aventure au pied de l'Everest fut pour moi exceptionnelle. Découvrir Katmandou, avec la fumée écoeurante des bûchers de crémation, ses rues grouillantes de monde, d'animaux et de voitures, fut pour moi le premier choc. Il me fallait faire très attention, mais j'ai aussi été éblouie par la splendeur des temples boudhistes. Et puis, alors qu'en France la communication est souvent difficile avec les entendants, avec les tibétains, no problem ! Je me suis même très bien débrouillé pour marchander. En ce qui concerne l'équipe, au début je communiquais surtout avec Florence car elle connaissait la langue des signes mais au fil des jours, on s'est adapté les uns aux autres et on rigolait bien ensemble ; et pourtant, la plupart venaient d'espaces que je n'avais pas l'habitude de fréquenter : un émir Koweitien, un lieutenant-colonel des chasseurs alpins, etc. Je savais que ça allait être physiquement difficile, et j'avoue ne pas avoir été déçue, en même temps j'ai découvert dans mon corps des sensations inhabituelles. L'altitude augmentant au fur et à mesure de notre avancée, je me mis, parfois, à avoir des problèmes d'équilibres, un peu comme si j'avais trop bu ... et puis, je me sentais de plus en plus oppressé. On me montra comment marcher lentement et régulièrement en respirant en douceur. Avec la poussière, le froid et l'altitude,j'avais peur d'abîmer mon appareil auditif ; je pris donc l'habitude de l'enlever de plus en plus souvent ; cela faillit me coûter cher. Alors que nous faisions une marche pour nous entraîner et nous habituer à l'altitude, Pierre me tira soudain violemment par le bras. Heureusement, sans lui j'étais pris dans une chute de pierres.. Le second choc fut l'arrivée au Camp de base (5200m) qui donne sur la face Nord de l'Everest. Le temps était ensoleillée et chaud, et je n'avais jamais vu d'aussi hautes et d'aussi belles montagnes. Je restais longtemps à les contempler. Je n'aurais jamais rêvé les voir de si près. L'impression d'avoir atteint l'inaccessible. Le lendemain, le temps s'est gâté. La neige commença à tomber et le froid à s'installer. On vivait avec plusieurs couches de vêtements, même la nuit dans la tente on ne pouvait pas se déshabiller. Au bout de quelques jours, je ne rêvais plus que d'une douche bien chaude ou d'un bon bain ! Puis il y eut les inévitables gerçures, les lombalgies, la dysenterie due à la qualité de l'eau que l'on buvait, et quelques moments de découragements. Heureusement les membres de l'équipe étaient très sympas. Je leur donnais de temps à autre une petite leçon de langue des signes. Ils étaient très impressionnés. Au bout de quelques jours, les maux de tête ont commencé ; même en prenant de l'aspirine 3 ou 4 fois par jour, cela devenait insupportable, et un matin, j'ai eu un gonflement incroyable du visage et des doigts. Finalement, j'ai été obligé de redescendre et de retourner à Katmandou. Puis je suis rentrée à Lyon. Cette expérience m'a beaucoup apporté. Quand je suis rentrée, je n'étais plus tout à fait la même qu'avant. Désormais, je suis plus sur de moi, dans mon travail, dans ma relation avec les autres. Je pense également que les membres de l'équipe de l'Everest ont tous appris quelque chose sur « mon monde » pendant ces semaines partagées.
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