Feux tricolores, poubelles, trottoirs, abribus, petits bancs... Pour les personnes aveugles et malvoyantes, les mobiliers urbains constituent de nombreux obstacles qu'il faut détecter et identifier pour éviter les chocs. Un parcours souvent sinueux et dangereux ! Les aides techniques comme une canne blanche ou un chien-guide ne suffisent pas toujours à éviter la collision...
Des lois en perpétuelle évolution
Sécuriser le parcours était déjà l'une de prérogatives de la loi handicap de 2005 qui précise que « Le mobilier urbain, en particulier les bornes et poteaux, y compris lorsqu'ils sont implantés en porte-à-faux, doit être aisément détectable par les personnes aveugles ou malvoyantes. ». A son tour, l'arrêté du 15 janvier 2007 requiert que les équipements et mobiliers urbains présents sur le cheminement piétonnier s'inscrivent dans un volume minimum pour être détectés. L'annexe 3 de cet arrêté, prescrivant les dimensions minimales des bornes et poteaux, a fait l'objet d'une révision (à travers l'arrêté du 18 septembre 2012) afin de prendre en compte les remarques émises par les professionnels et les collectivités et surtout les doléances de ces usagers vulnérables.
1er avril 2013 : de nouvelles règles
Fruit d'un travail de recherche et d'une longue phase de négociations et d'échanges, notamment entre les industriels de ce secteur et les personnes handicapées, les dimensions minimales des mobiliers urbains ont donc profondément évolué afin d'accroître la sécurité des usagers de la voirie. Depuis le 1er avril 2013, de nouvelles règles sont entrées en vigueur qui concernent les obstacles installés sur des voiries nouvelles ou prévus lors de travaux d'aménagements ou de réhabilitation des voies, des cheminements existants ou des espaces publics. Les marchés publics publiés à compter du 1er avril 2013 devront également tenir compte de ces nouvelles dispositions.
Une fiche technique en 6 pages
Pour accompagner les professionnels de la voirie, une fiche synthétique intitulée « La détection des obstacles », publiée par le Certu (Service technique du ministère du développement durable), détaille cette évolution réglementaire et précise les attentes des usagers aveugles ou malvoyantes ainsi que les techniques de balayage à la canne. Et de publier quelques photos de ce qu'il ne faut surtout pas faire : forêt de poteaux, panneau de travaux rétrécissant le passage sur un trottoir, terrasse de café grignotant allègrement la voie publique... Sans oublier les obstacles placés en hauteur qui ne peuvent être repérés ni par une canne ni par un chien ! Plus globalement, les règles d'accessibilité applicables à la voirie sont également évoquées dans deux autres documents.