« Nadja ou 3 regards, 1 voie et 13 minutes » a reçu le Prix de l'essai du 6ème Festival national du court métrage Handica-Apicil qui se tenait à Lyon du 28 au 30 mai 2013. C'est un voyage en terre méconnue, celle du syndrome d'Asperger. Le jeune homme autiste qui ouvre cette aventure en est le doyen. Il est seul à apparaître à l'image mais deux regards s'ajouteront au sien. Deux regards plus une voix. Les langues se délient, et tous abordent le quotidien. Le quotidien et Asperger. Tour à tour essai de compréhension, essai de représentation, oreille attentive aussi, ce film devient un véritable objet d'art sensoriel qui ne saurait laisser indifférent. A travers différents tableaux, il invite le spectateur à se rapprocher de l'objet même du film : ses protagonistes.
L'avis de la direction artistique
Puzzle, kaléidoscope, patchwork… « Nadja » combine plusieurs témoignages permettant de mieux connaître et comprendre le syndrome d'Asperger, une forme d'autisme qui fascine le grand public. L'originalité de la démarche réside dans le fait que ce sont des personnes atteintes du syndrome qui assument la charge complexe de définir leur trouble et d'en décrire les conséquences dans leur vie quotidienne. Face à la caméra, elles expliquent comment leur handicap les contraint à penser la communication avec autrui et les relations sociales à partir d'une perception du monde différente.
La forme apparemment « décousue-recousue » pour laquelle a opté le réalisateur, Lucas Manificat, relève d'un choix qui rend compte de la perception du monde des personnes elles-mêmes. L'allusion au célèbre texte surréaliste d'André Breton dans le titre prend alors tout son sens : pour découvrir l'autre, le spectateur est invité à un collage surréaliste qui provoque en lui des associations d'idées nouvelles et l'ouvre à une compréhension plus juste de l'autre.
France • 2011 • 12' 15''
Réalisation : Lucas Manificat.
Production : Centre Hospitalier Le Vinatier – Centre de Ressources Autisme Rhône-Alpes & N.O.K. productions