Maltraitance dans un Ehpad : les photos qui choquent !

Des personnes âgées et handicapées prises en photo dans des circonstances humiliantes. On doit ces clichés douteux à des membres d'un hôpital normand. Ce fait-divers relance la nécessité de promouvoir la bientraitance envers les plus vulnérables

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Des photos humiliantes de personnes très âgées ou handicapées, vulnérables, ont été prises au sein de l'Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) « La Rose des vents », du Centre hospitalier de Gisors (Eure). Cet acte constitue une violation des droits élémentaires de la personne et une atteinte particulièrement scandaleuse à la vocation de ces lieux d'accueil, dont on attend qu'ils prennent soin des personnes et assurent leur bien-être.

Le Défenseur des droits interpelé

Dès la révélation de ces faits, le 4 avril 2013, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, et Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l'autonomie, ont condamné de tels agissements et ont aussitôt alerté le Défenseur des Droits. Celui-ci leur a remis, le 3 juin, les conclusions de son enquête. Les ministres ont pris acte de ses recommandations et ont ainsi saisi le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de Haute-Normandie afin que toutes les mesures relevant de sa compétence, en particulier sur le plan de l'organisation, soient prises dans les plus brefs délais. Le Défenseur a par ailleurs diligenté une inspection, dont les conclusions seront bientôt rendues.

Les auteurs des faits suspendus

Enfin, à la demande des ministres, l'ARS a mis en place, dès le mois d'avril, une cellule de soutien psychologique à destination des résidents, des familles et du personnel. La direction de l'établissement a pris les mesures qui s'imposaient : les agents concernés ont été suspendus tandis qu'une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie de Gisors, laquelle a engagé une enquête.

Donner la parole aux plus vulnérables

Même si des cas de maltraitance font régulièrement les unes de la presse, ce type de délit reste cependant isolé et ne doit pas jeter le discrédit sur les directions et personnels des établissements médico-sociaux qui accomplissent majoritairement leur tâche avec dévouement et professionnalisme. Mais il appelle néanmoins à la vigilance. La bientraitance appartient à notre responsabilité collective, et de tels actes doivent être systématiquement révélés puis sanctionnés. Que se passe-t-il réellement derrière les murs de ces établissements ? Comment en finir avec cette opacité ? Comment donner les moyens aux résidents vulnérables, souvent isolés, d'alerter ?

Le gouvernement renforce la promotion de la bientraitance

Le gouvernement s'est récemment engagé à promouvoir la bientraitance. A cet égard, Michèle Delaunay et Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, ont installé, en février 2013, le Comité national pour la bientraitance et les droits (CNBD) des personnes âgées et handicapées. Il doit rendre ses préconisations le 25 juin 2013.

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr »

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