36° à l'ombre. Cette écharpe caniculaire qui s'est posée sur la région Rhône-Alpes n'a pas empêché les records de tomber. Records de championnat ou du monde. Sous la morsure du soleil, les athlètes issus de 101 pays sont venus défendre leurs titres lors de ces Championnats du monde d'athlétisme IPC Lyon. Le grand rendez-vous bisannuel de l'élite handisport sur terre battue ! Le comité d'organisation a fait les choses en grand. Le Stade du Rhône, à quelques kilomètres de Lyon, s'est paré des couleurs et du modèle olympiques puisque cet évènement est placé sous l'égide de l'IPC (International paralympic committee). 1 000 bénévoles en rouge carmin, une tribune de presse, un speaker qui, non-stop, dynamise les foules... Dans les haut-parleurs, musique techno pour doper l'ambiance ou Carmina burana pour plus de sensations...
4 000 spectateurs chaque jour
Les meilleurs athlètes mondiaux ont fait le déplacement, les spectateurs aussi. Le matin (de 9h à 12h), l'heure semble encore à la grâce matinée mais, dès 15h30, lors la reprise de la compétition, les supporters osent donner de la voix... Et même si elle n'égale pas l'effervescence des Jeux paralympiques de Londres, en nombre (80 000 spectateurs tout de même), l'ambiance côté tribunes sait motiver la prouesse sportive. 4000 personnes chaque jour ! Le spectacle est de qualité mais le handisport peine néanmoins à faire des entrées, même lorsque, comme ici, elles sont gratuites.
Une chute, des frissons
Ces mondiaux nous offrent du sport, des frissons, du spectacle, comme dans toute compétition d'envergure. Lorsqu'en demi-finale du 100 mètres (T42, amputé fémoral), le Canadien Earle Connor chute à quelques mètres de l'arrivée alors qu'il a mené la course de bout en bout, la tension est à son comble. Il se relève et finit avant-dernier mais cette performance ne suffit pas à le qualifier. Il s'effondre une fois franchie la ligne d'arrivée. Ses co-coureurs viennent à lui pour le relever. L'athlète git au sol, face contre terre. Une immense détresse. Des mois d'entraînement pour manger la poussière...
Des athlètes à part entière
Les courses s'enchaînent à un rythme effréné. Les concurrents déficients visuels avec leur guide, les amputés fémoraux ou tibiaux, les déficients mentaux, les coureurs de petite taille... Des champions, bandant le muscle, faisant couler la sueur. Ils concourent debout ou en fauteuil, selon leur atteinte, répartis dans de nombreuses catégories (T comme « track », de 11 à 60, pour les courses et F comme « field » pour les lancers). Les T54 (paraplégiques avec abdo fonctionnels), Mad Max dans leur fauteuil futuriste à trois roues se propulsent à la force des bras... Des athlètes à n'en jamais douter. Et quand tinte un hymne national, l'émotion est d'or... Plus que deux jours pour en profiter ; la compétition s'achève samedi 27 juillet au soir (dans le stade, et le lendemain matin pour le marathon au cœur du parc de Parilly).