Une combinaison pour parachutiste handicapé ? C'est l'invention de David Wilmotte du club Vertical Champniers parachutisme. Elle fut utilisée, entre autres, lors du stage « Parachutisme et handicap » organisé début août 2013 par la FFP (Fédération française de parachutisme), en partenariat avec l'ASM Omnisports. Une fois encore, sur l'aérodrome de Vichy-Charmeil, cette combi adaptée a répondu aux attentes des plus audacieux. Une histoire d'amitié et d'inventivité...
Renforcée aux fessiers
Il y a une quinzaine d'années, David Wilmotte, un parachutiste « vidéoman » a l'idée de perfectionner une tenue taillée, dans un premier temps, dans un bleu de travail, pour sécuriser le saut en tandem avec des personnes handicapées. Cette salopette améliorée s'ouvre sur le côté, est renforcée sur les fessiers pour davantage de confort lors de la montée mais aussi lors de l'atterrissage. Les épaules sont maintenues par des bretelles réglables et élastiques, des accroches de sécurité garantissent tout risque d'ouverture de la fermeture éclair. Les pieds sont maintenus à 90° avec des étriers. Le maintien des jambes sur celles du moniteur évite tout risque d'écartement et donc de luxation des hanches.
Adaptées à chaque handicap
Quand le parachute s'ouvre, une sangle par jambe sert à amener le passager en position assise permettant un atterrissage glissé et doux. David Wilmotte a ainsi fabriqué quatre combinaisons pour la Fédération française de parachutisme. Certaines écoles, depuis, les ont adoptées et les ont déclinées pour s'adapter à différentes pathologies (membres supérieurs, inférieurs) pour le plus grand bonheur des amateurs handicapés qui sont de plus en plus nombreux, ainsi, à pouvoir réaliser des sauts en tandem.
Des stagiaires heureux !
« J'avais une très grosse appréhension, explique Henri Laniray, président de la section handisport au sein de l'ASM Omnisports, partenaire majeur du stage de Vichy, car le risque d'accident existe toujours, d'autant que les personnes handicapées sont tout de même plus fragiles que les valides. Mais j'ai été très vite rassuré par le professionnalisme de l'encadrement. Je suis admiratif de leur implication, de l'attention qu'ils ont portée aux stagiaires ». A l'issue de leur premier saut, les stagiaires étaient tous unanimes. Il suffisait de voir leur sourire, leur joie et leur impatience à ressauter le lendemain.
Une discipline handisport à part entière
Et Henri de poursuivre : « Ils venaient de vivre une expérience intense, une émotion forte, une impression de liberté. Comme le disent les parachutistes, ils savent désormais pourquoi les oiseaux chantent ! Cette expérience ne doit pas rester sans lendemain. Il faut possible travailler ensemble, la FFP, la section handisport de l'ASM Omnisports, la Fédération française handisport, pour développer ce type d'expérience jusqu'à en faire une discipline handisport à part entière ».