L'aberrante précarité professionnelle des auxiliaires de vie scolaire (AVS) est en passe d'être en partie corrigée : à la rentrée 2013, le gouvernement annonce la signature des premiers CDI à l'horizon 2014 et la création d'un nouveau diplôme relatif à l'accompagnement des élèves handicapés. Enfin formés, avec un vrai métier ! A terme, ce sont plus de 28 000 AVS (dont 8 000 nouveaux recrutés d'ici 2014) qui sont concernés. Une démarche saluée par toutes les associations de personnes handicapées, et notamment L'ADAPT qui, dans un communiqué, appelle cependant à penser la politique de scolarisation de façon globale.
Un accompagnement médico-social
Car la présence d'un AVS aux côtés de l'élève n'exclut pas, parfois, une prise en charge médico-sociale. Certains enfants en situation de handicap doivent, en effet, avoir recours à des services d'accompagnement promouvant un travail en équipe pluridisciplinaire. Pour L'ADAPT, « il est donc nécessaire de décloisonner et de systématiser les relations entre les écoles et les établissements médico-sociaux afin d'éviter les ruptures de parcours ». L'objectif : renforcer les relations entre ces deux « partenaires » afin de maintenir la priorité d'une scolarisation de qualité. « Un partenariat qui se construit dans les deux sens, explique Eric Blanchet, directeur général de L'ADAPT, car les Sessad doivent aussi comprendre et prendre en considération les contraintes de l'école. Ces deux mondes ne doivent pas rester des étrangers l'un pour l'autre. »
Ergo, kiné, psychomot se déplacent
En d'autres termes, permettre à l'enfant handicapé scolarisé en milieu ordinaire de bénéficier d'une prise en charge médico-sociale sur place. Des équipes mobiles, composées d'ergothérapeute, de kiné, de psychomotricien, d'orthophoniste se déplacent dans les établissements scolaires. C'est ainsi que fonctionnent les Sessad (Service d'éducation spécialisée et de soins à domicile) qui, comme leur nom ne l'indique pas, se rendent en réalité sur tous les lieux de vie des enfants concernés. Ils disposent alors, au sein de l'école, d'une salle dédiée.
Un Sessad au sein de l'école
Certaines écoles ont pris le parti d'accueillir un Sessad à l'intérieur même de leurs locaux. Cette démarche se fait à l'initiative du chef d'établissement qui, après accord de son inspection académique, signe une convention avec le Sessad. Avec un tel dispositif, l'élève n'a plus à quitter l'école pour ses séances. Les actions des Sessad permettent, au-delà de l'aide apportée à l'élève, de soutenir les enseignants (au sens large) en les informant sur la nature exacte des difficultés rencontrées et de leur proposer des actions à mettre en œuvre pour mieux l'accompagner.
L'école s'invite dans les établissements spécialisés
« Pour des prises en charge plus lourdes, poursuit Eric Blanchet, il faut favoriser le parcours scolaire en maintenant cette continuité entre l'école en milieu ordinaire et les établissements médico-sociaux, type IEM (Institut d'éducation motrice) ». Parfois, l'élève bénéficie d'un aménagement de son emploi du temps qui lui permet de quitter sa classe plus tôt pour se rendre dans un centre y recevoir des soins. Pour aller plus loin encore, lorsque l'enfant ne peut être scolarisé, même à temps partiel, en milieu ordinaire, c'est l'école de la République qui s'invite dans les établissements spécialisés ou sanitaires. Un enseignant de l'Education nationale, formé à la prise en charge d'élèves handicapés, y est ainsi délégué.
Et Eric Blanchet de conclure : « Heureusement, nous allons dans ce sens. Et pas seulement à travers les initiatives ponctuelles de certains établissements mais avec, nous l'espérons, une vraie politique commune. »