Social-handicap: Les personnes handicapées réunies en Etats généraux de la citoyenneté à Paris, ont adopté des propositions d'actions concrètes portant sur l'accessibilité, l'éducation ou l'emploi....
par Sophie LAUTIER
PARIS, 4 avr (AFP) - Les personnes handicapées, réunies vendredi en Etats généraux de la citoyenneté à Paris, ont adopté des propositions d'actions concrètes portant sur l'accessibilité, l'éducation ou l'emploi, pour ne plus être des "citoyens de seconde zone".
Cette manifestation a accueilli 1.200 délégués de toute la France. Elle était organisée conjointement par l'ADAPT (Ligue pour l'Adaptation du diminué physique au travail) et la Mairie de Paris, dans le cadre de l'année
européenne des personnes handicapées.
"Cinq millions de nos concitoyens, en situation de handicap, font le rêve de vivre comme les autres et avec les autres", a déclaré à l'AFP Philippe Velut, directeur général de l'ADAPT.
"Accident, maladie, vieillissement: le handicap concerne plus de 10% de la population", a renchéri Pénélope Komites, adjointe au maire de Paris, chargée des personnes handicapées.
Soulignant la dimension symbolique de se réunir en "Etats généraux", comme ceux de 1789, qui avaient abouti à l'abolition des privilèges, Mme Komites a déclaré: "214 ans plus tard, le temps est venu de proclamer l'abolition des
discriminations qui entravent encore bien trop souvent la vie des personnes handicapées".
La dizaine d'initiatives adoptées montre une volonté "d'être actifs et visibles et surtout de ne pas attendre que les changements viennent d'en haut", a affirmé M. Velut.
"Les personnes handicapés ont des compétences et des talents, elles peuvent en faire bénéficier les valides et n'ont pas seulement être l'objet d'aide et de compassion", a-t-il insisté.
[BB]Noter des entreprises du CAC 40[EB]
Les différents intervenants de la journée ont souvent mis en exergue que "tout se joue à l'école où l'on peut changer le regard sur les handicapés et apprendre à vivre ensemble".
Les délégués ont ainsi proposé que septembre 2003 soit une "rentrée scolaire vérité". Avec les associations, les élus et les préfets de
départements, ils entendent "recenser les besoins existants" pour la scolarisation des jeunes handicapés, à l'heure où 45.000 d'entre eux ne sont pas scolarisés.
Dans le domaine de l'emploi, les délégués ont repris à leur compte la tendance à la "notation sociale" des entreprises: un "comité national de
notation" sera créé. Il procèdera au tirage au sort de trois entreprises classés au CAC 40 et fera le bilan de leurs actions pour l'emploi des
personnes handicapées avant d'en médiatiser les résultats.
Dans la droite ligne d'une "citoyenneté active", les délégués veulent encourager les handicapés à s'investir dans la vie politique, avec l'aide du
Collectif des démocrates handicapés (CDH, qui a présenté des candidats dans 25 villes aux municipales de 2000). L'objectif est d'obtenir la participation, sur les listes, de personnes handicapées aux élections européennes et
régionales de 2004 et de préparer des candidatures pour les prochaines municipales.
Autre idée: développer les réseaux d'entraide pour la vie quotidienne. Il s'agirait de mettre sur pied des structures centralisant les demandes de personnes handicapées (un trajet en voiture, une aide pour aller à la bibliothèque ou à la mairie...) et les disponibilités de personnes valides (une heure ou deux, sans forcément d'engagement permanent).
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