Tout à commencé au bord de la mer, plus précisément à Fort Mahon pendant l'été 1999. J'étais parti en vacances avec l'idée de monter à cheval. Il faut que je vous dise, j'ai 43 ans aujourd'hui, mais le problème, je suis handicapé. J'ai contracté une séquelle de polio à l'âge de 11 mois et j'ai donc une atrophie de la jambe droite.
Avec cette appréhension de me faire rejeter lorsque je vais demander si je peux faire du cheval, je franchis donc l'entrée du centre équestre. Je suis reçu par une jeune femme, je lui explique ma situation, elle me dit qu'il n'y a pas de problème et qu'une ballade est au programme. Très surpris, je décide de prendre part à cette balade.
Comme tout le monde j'ai dû préparer mon cheval, assisté bien sur de la monitrice et puis vint les conseils de l'accompagnateur avant la ballade. Nous sommes partis environ 1 heure, il faut quand même avouer que je n'étais pas rassurer sur le dos de cet animal, la fameuse conquête de l'homme !
Après cette chevauchée, Nathalie (la monitrice) me propose des leçons en particulier le temps de mon séjour, chose exceptionnelle pendant la période de vacances. Les cours d'équitation furent programmés tous les 2 jours et cela pendant 15 jours. L'accompagnateur, Jean-Christophe, l'époux de Nathalie, me dit avant de partir que je n'en ai pas terminé avec les chevaux.
Pourquoi lui demandais-je ? "Ton comportement avec l'animal et ta volonté d'apprendre", me répond-il. A peine rentré, je recherche un centre équestre au plus proche de chez moi. Pendant mon départ un centre équestre faisait son apparition dans ma région. Malheureusement, je ne retrouve pas la même ambiance, des problèmes de gestion sur ce centre apparaissent très vite, il fut revendu aussitôt.
Je décide donc de continuer et je décide même de m'acheter mon premier cheval (et oui Jean-Christophe avait raison). De nouveau dans ce centre rien ne va plus, les cours fonctionnaient très mal, jusqu'à connaître mes premières chutes. Je pars de ce centre avec mon cheval. Je me retrouve déstabilisé, et j'avais perdu confiance en moi jusqu'au point de ne plus monté.
Six mois plus tard...
Je fais connaissance avec un relais équestre, où je m'inscris en février 2001. Je retrouve un peu cette ambiance de mes débuts. Mais mon manque de confiance est toujours là, mon cheval aussi est très tendu. Un mois sera nécessaire pour détendre le cheval et pour que le cavalier pour reprendre quelque chose de constructif. C'est avec un autre cheval que je prends mes cours, un petit apalosa de 15 ans.
Monter à cheval n'est pas simple, mais avec un appui en moins cela se complique. Christian et Evelyne, mes nouveaux moniteurs, m'ont appris à être autonome, de monter à cheval tout seul. Il faut savoir que le cheval que j'ai acheté est un trotteur français plutôt une trotteuse, jument de 10 ans aujourd'hui, réformée de course. Quand on est débutant, un cheval est un cheval !
Un an se passe, en mars 2002, confirmation de mon niveau équestre, passage de mes premiers galops (1 et 2). Après une randonnée, je suis récompensé par le Président du CDT équestre de l'Aisne non pas pour un podium mais simplement pour le mérite. Aujourd'hui je fais toujours parti du relais, je prépare mon galop 3 pour la fin de l'année. Ma jument se porte bien. J'ai revu mes premiers moniteurs, Nathalie et Jean-Christophe, lors du salon du cheval de 2001, ils ont ouvert leur activité à côté de Saumur. Je suis allé les voir en juin 2002, beaucoup d'émotions pendant cette journée, mon évolution était au centre des discussions, je pense y retourner cette année.
Ce que je veux exprimer dans cette expérience, c'est qu'un handicap n'est pas insurmontable. Je crois que le cheval est la meilleure des thérapies. Je me demande si ce n'est pas le cheval qui à conquit l'homme !