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sortie le 12 novembre 2003
PARIS, 9 nov (AFP) - Lee Chang-dong est écrivain, ministre de la Culture de Corée du Sud, mais il est aussi cinéaste et signe avec "Oasis" l'histoire poétique et poignante d'un amour entre deux exclus, condamné par la société, un film récompensé du prix spécial de la mise en scène à la Mostra de Venise.
Hong Jong-du (Sol Kyung-gu) est le mouton noir de sa famille. Un peu simple d'esprit, il sort de prison et va voir Han Gong-ju (Moon So-ri), la fille de l'homme qu'il a accidentellement tué afin de réparer sa faute. Gong-ju (qui signifie "princesse") est handicapée motrice, incapable de se mouvoir et de s'exprimer.
Abandonnée par son frère, elle vit seule dans un modeste appartement, sous la surveillance de voisins. Fasciné par la jeune fille, Jong-du lui rend visite en cachette et tente un jour de la violer. Honteux, il s'enfuit en lui laissant son numéro de téléphone.
Gong-ju l'appelle. Entre ces deux marginaux, rejetés par les autres, va naître un amour clandestin. Lorsque Hong Jong-du est surpris au lit avec Gong-ju, les apparences sont contre lui...
"En général, les héros des films sont très beaux, très parfaits. C'est en tout cas ce dont le public rêve", dit le cinéaste qui a souhaité créer chez le spectateur "du malaise et de l'angoisse", avant d'établir une communication.
"Le handicap essentiel de Gong-ju est qu'elle est laide. Le plus grand préjugé vis-à-vis des femmes, c'est la laideur. Dans notre société, on dit qu'il faut communiquer sans préjugés et que compte, avant tout, la beauté intérieure, mais, instinctivement, l'être humain éprouve des difficultés à affronter la laideur d'une femme", estime le réalisateur.
La jolie Moon So-ri, née en 1974, qui a accepté de s'enlaidir, est exceptionnelle dans ce rôle difficile récompensé à Venise du prix Marcello
Mastroianni, qui distingue un jeune acteur ou actrice.
Ce film profondément humain est le troisième long métrage de Lee Chang-dong, né en 1954, réalisateur de "Green fish" et de "Peppermint Candy", présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes.
"Oasis", qui explore avec sensibilité et pudeur les difficultés de communication, a également reçu le prix de la Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRESCI).
"Lorsque j'ai parlé de mon projet, tout le monde était contre", dit Lee Chang-dong qui s'est vu traiter de "pervers". Pourtant, "Oasis" a finalement attiré un million de spectateurs en Corée.
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