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Par Pascal BAROLLIER WASHINGTON, 19 nov (AFP) - La recherche publique américaine a annoncé mercredi le lancement d'une initiative pour accélérer la recherche sur l'autisme, centrée sur ses aspects génétiques et comportementaux, pour mieux diagnostiquer et comprendre les racines de cette mystérieuse maladie. Le large projet de lutte contre ce trouble en forte progression aux Etats-Unis au cours des dix dernières années combinera les moyens des Instituts nationaux de la santé (NIH) et de groupes privés, selon ses promoteurs qui ont détaillé le plan à l'ouverture d'une conférence de deux jours consacrée à l'autisme à Washington. Le partenariat public/privé, qui comprend deux programmes de recherche (génétique et recherche comportementale), bénéficie à ce stade d'un engagement financier de 5,2 millions de dollars. "Ces deux programmes innovants représentent notre plus grand espoir pour percer les mystères de cette maladie dévastatrice", a commenté Prisca Chen Marvin, présidente de l'Alliance nationale pour la recherche sur l'Autisme (NAAR) en soulignant que la "mise en commun des ressources augmente nos chances d'obtenir une percée significative dans les cinq à dix ans". Le premier programme appelé "projet du génome de l'autisme" sera "la plus grande collaboration jamais mise en place pour déterminer les gènes associés à l'autisme", selon ses promoteurs. Il est financé à hauteur de 4,5 millions de dollars. "Découvrir la génétique complexe du spectre des troubles de l'autisme demandera la puissance statistique seule permise par la mise en commun d'extraits ADN et de données provenant d'un grand nombre de familles affectées", a estimé le Dr Thomas Insel, directeur de l'Institut national de la santé mentale (NIMH), qui fait partie des NIH. Pour le Dr Duane Alexander, directeur des Instituts pour la santé de l'enfant et le développement humain (NICHD), une autre branche des NIH, "ce partenariat nous permettra d'avancer beaucoup plus vite que si nous débutions de notre côté". "Acquérir une compréhension détaillée des bases génétiques de l'autisme pourrait nous aider à prévenir certaines causes, particulièrement s'il est déterminé que l'autisme résulte de facteurs génétiques et environnementaux", a expliqué Andy Shih, directeur de recherche pour l'alliance NAAR. Le second partenariat appelé projet de recherche sur les nouveaux nés à haut risque d'autisme se concentrera sur le diagnostic de la maladie au plus jeune âge et tentera d'identifier les caractéristiques biologiques de cette affection. Il est doté d'un premier financement de 700.000 dollars. "Ces projets sans précédent peuvent permettre aux médecins de diagnostiquer biologiquement l'autisme et de l'identifier plus tôt, ce qui améliore le pronostic pour les enfants et leurs familles affectés par l'autisme", a encore commenté M. Shih. Le programme comprend aussi la formation d'enseignants spécialisés dont l'objectif sera d'apprendre à parler à 90% des enfants autistes. En 1993, seuls 20.000 enfants américains de 6 à 21 ans étaient suivis pour autisme contre plus de 120.000 aujourd'hui, auxquels s'ajoutent 20.000 enfants de trois à cinq ans. Le bond statistique est partiellement dû à l'amélioration du diagnostic et à une meilleure connaissance de l'affection. Cette maladie, identifiée pour la première fois il y a 50 ans, est un trouble complexe du cerveau généralement diagnostiqué avant les trois ans, qui touche un enfant sur 250. D'intensité variable, la maladie requiert un suivi constant. Les personnes le plus gravement touchées sont incapables de parler. pb/jr [BI]« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2003) Agence France-Press.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. "[EI]
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