DERNIERE MINUTE DU 6 JUILLET 2023
Le policier qui lui avait tiré dessus, dont le nom n'a jamais été publié, a été acquitté de l'accusation d'homicide involontaire par le tribunal de district de Jérusalem. Il "a commis une erreur de bonne foi en pensant qu'il avait affaire à un terroriste armé qui représentait un réel danger", a estimé le tribunal dans son jugement rendu et publié le 6 juillet 2023, notant que l'accusé avait exprimé des "remords". "Mon fils est désormais dans sa tombe et son meurtrier est relâché, libéré, et va prendre du bon temps, tout cela est particulièrement injuste", a déclaré à l'AFP la mère d'Iyad Hallak, Rana Hallak, sans préciser si la famille comptait faire appel du jugement auprès de la Cour suprême israélienne, comme elle en a la possibilité.
ARTICLE INITIAL DU 21 OCTOBRE 2020
Après "une enquête approfondie (...) et l'examen de toutes les circonstances de l'événement", le policier ayant tué Iyad Hallak, Palestinien autiste âgé de 32 ans, pourrait être poursuivi pour homicide involontaire "par négligence", indique le ministère israélien de la Justice dans un communiqué, précisant qu'une audition du suspect précédera l'inculpation.
« Il ne présentait aucun danger »
Le 30 mai 2020, ce jeune handicapé avait été tué par balles par un garde-frontière israélien dans la Vieille ville de Jérusalem, au cours d'une course poursuite (article en lien ci-dessous). Le policier avait dit avoir pensé qu'il cherchait à se saisir d'une arme alors qu'il cherchait en fait son téléphone dans sa poche. Le Palestinien "tué ne présentait aucun danger pour la police ni pour les civils présents, (...) le policier a tiré en ne suivant pas les règles de tirs de la police (...) et n'a pas eu recours à des options plus proportionnées", précise le ministère. Cependant, "le fait que le policier a tiré après avoir soupçonné que (Iyad Hallak) était un terroriste (...) et que l'incident s'est produit lors d'une opération dans un secteur sensible ont également été pris en compte", ajoute-t-il.
« Décision insuffisante » ?
Aucune charge n'a été retenue contre le commandant du policier, qui avait également été interrogé dans le cadre de l'enquête. Khalid Zabarkah, un des avocats de la famille du Palestinien, a qualifié cette décision "d'importante mais pas suffisante". "Les circonstances autour du crime indiquent que le meurtre était délibéré, surtout que le martyr Iyad ne représentait aucun danger pour être ainsi ciblé et tué de manière si atroce", a affirmé l'avocat à l'AFP. Des milliers de personnes avaient participé à ses funérailles tandis que le hashtag #PalestinianLivesMatter faisait écho sur les réseaux sociaux aux manifestations contre la violence policière et le racisme aux Etats-Unis. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait qualifié sa mort de "tragédie" en présentant ses condoléances à sa famille.