AAH : 1,35 million de bénéficiaires en 2023, un record!

1,35 million : le nombre de bénéficiaires de l'Allocation adulte handicapé bat tous les records en 2023. Une hausse, la plus importante depuis 2012, notamment due à la déconjugalisation, explique la Drees dans son ouvrage sur les minimas sociaux.

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Une figurine d’un homme en fauteuil roulant installée sur des pièces et billets.

1,35 million, c'est le nombre de bénéficiaires de l'Allocation adulte handicapé fin 2023. C'est 4,5 % de plus qu'en 2022, soit la plus forte croissance annuelle depuis douze ans, selon le nouvel ouvrage de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), publié le 24 octobre 2024. En 348 pages, Minima sociaux et prestations sociales offre un « panorama complet des différents dispositifs permettant d'assurer la redistribution en faveur des ménages les plus modestes, mais aussi des conditions de vie, de l'insertion et des parcours de ces derniers ».

30 milliards versés au titre des minima sociaux

Après une forte hausse en 2020 (+4,4 %), sous l'effet de la crise sanitaire, le nombre d'allocataires de minima sociaux a diminué de 3,4 % en 2021, avant d'augmenter légèrement en 2022 (+0,4 %) et 2023 (+0,5 %), pour atteindre 4,36 millions fin 2023. En 2022, 30,6 milliards d'euros y ont ainsi été alloués (1,2 % du PIB), marquant une « hausse nominale » (à une période donnée) de 2 % par rapport à 2021, « mais une baisse après neutralisation des effets de l'inflation (-3,1 % en euros constants) », pointe le document.

La déconjugalisation de l'AAH responsable de cette hausse

La déconjugalisation de l'AAH au 1er octobre 2023 est notamment responsable de cette hausse, permettant l'entrée dans la prestation de personnes en couple qui étaient jadis inéligibles en raison du niveau de revenus de leur conjoint (). Selon les estimations de la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf), 22 300 nouveaux allocataires en couple ont ainsi pu en bénéficier.

Pour rappel, l'AAH est attribuée aux personnes atteintes d'un taux minimum d'incapacité et disposant de ressources modestes afin de leur assurer une certaine autonomie financière. La Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) ouvre les droits et la Caf vérifie les conditions administratives avant son versement.

Les allocataires du RSA en baisse

A contrario, les effectifs du Revenu de solidarité active (RSA) diminuent en 2023 (-2 %) à un rythme similaire à celui de 2022 (-2,3 %), pour atteindre 1,85 million fin 2023. « Ils ont le droit à un accompagnement adéquat et le devoir de faire des démarches d'insertion », souligne cet ouvrage annuel. 86 % d'entre eux ont été orientés par leur conseil départemental vers un organisme d'accompagnement, soit une part stable à champ constant par rapport à fin 2021. Par ailleurs, environ un quart sort des minima sociaux d'une fin d'année à la suivante. 

Ce taux est « beaucoup plus faible » pour les allocataires de l'AAH (5 % entre fin 2021 et fin 2022), « signe de leurs difficultés spécifiques d'insertion ». Aussi, leur persistance est très forte : 56 % de ceux ayant entre 35 à 64 ans fin 2022 ont perçu des minima sociaux les dix années précédentes.

9 millions de métropolitains « pauvres monétairement »

Au total, en France métropolitaine, en 2021, 9,1 millions de personnes (soit 14,5 % de la population) sont considérées comme « pauvres monétairement », leur niveau de vie étant inférieur à 60 % du niveau de vie médian, soit 1 158 euros par mois. Les prestations sociales non contributives (versées sans condition de cotisation préalable) représentent 38 % du revenu disponible des ménages pauvres (14 % de minima sociaux, 11 % d'aides au logement, 10 % de prestations familiales et 3 % de prime d'activité). Elles augmentent en moyenne leur niveau de vie de 347 euros par mois, sans toutefois leur permettre de franchir le seuil de pauvreté. A noter que 21,5%, soit 13,5 millions de personnes, seraient « pauvres » sans ces prestations sociales et les impôts directs.

L'effet de la « redistribution sur le taux de pauvreté » est particulièrement marqué pour les familles monoparentales (-20,2 points pour celles avec au moins deux enfants) ou nombreuses, les moins de 20 ans et les personnes handicapées de 15 ans ou plus (-9,8 points).

Plus d'informations...

L'édition 2024 de l'ouvrage de la DREES présente également des études sur les dépenses de logement, l'accompagnement et l'insertion, l'emploi, les conditions de vie, la santé et les trajectoires des bénéficiaires de minima sociaux et de la prime d'activité. 

Pour en savoir plus, direction la publication Minima sociaux et prestations sociales !

Pour des informations plus spécifiques, vous pouvez également consulter notre Dossier - Comprendre l' AAH allocation adulte handicapé.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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