A peine trois ans d'existence et déjà sur tous les fronts ! La scop « Le Messageur » agit depuis 2012 en faveur de la mise en accessibilité pour les personnes sourdes et malentendantes ; et, pour ce faire, tous les moyens sont bons. De la transcription à distance instantanée – qui représente 60% de son activité – à l'accès au spectacle vivant à l'aide de boucles magnétiques, en passant par le sous-titrage de films ou de vidéos, « Le Messageur » propose une offre variée pour permettre l'accessibilité sonore à tous. L'initiative a d'ailleurs été récompensée par les prix « Ocirp Acteurs économiques et handicap » 2015 dans la catégorie citoyenneté, mais aussi par le prix « Agir pour l'audition, agir au quotidien » en mars de cette même année. De quoi donner du baume au cœur à cette scop qui « ne raisonne pas en termes de marché mais de besoin », selon son co-fondateur, Jean-Luc Le Goaller.
Près de 500 personnes aidées chaque année
Dix ans plus tôt, jeune père d'un enfant sourd et autiste, Jean-Luc participe à la création de l'association Polycom, qui deviendra peu après un établissement de formation à la Langue des signes et à la communication adaptée. En découvrant « l'étendue du handicap de la surdité et surpris par l'absence de réponse aux problématiques posées par les déficiences sensorielles et les troubles de la communication », il met en place un projet de transcription à distance. Effective en 2008, la technologie séduit alors Samuel Poulingue, qui demande à Jean-Luc s'il peut former des gens de son association. La rencontre aboutit, quatre ans plus tard, à la création du « Messageur ». Depuis, la scop accompagne « entre 400 et 500 clients chaque année » et couvre environ un événement par jour.
Des outils mais une idéologie
Si « Le Messageur » propose des prestations diverses, c'est parce que « ce qui nous intéresse, c'est le service rendu aux personnes. Nous disposons d'une boîte à outils avec la transcription instantanée, les boucles magnétiques, le sous-titrage, et nous nous en servons pour accompagner, pour quelque raison que ce soit ». De cette manière, un nouveau besoin a été identifié et la scop s'y est adaptée en conséquence. « On s'est rendu compte que certaines personnes sourdes avaient des difficultés à se déplacer et qu'il leur était donc compliqué, voire impossible, d'assister à certains événements. C'est pourquoi nous développons actuellement un système de visioconférence sous-titrée pour qu'elles ne soient plus dans l'obligation de sortir de chez elles. » Jean-Luc concède cependant que « l'on n'en est qu'aux balbutiements de la mise en accessibilité pour les personnes déficientes auditives par rapport à d'autres pays, notamment ». Mais il faut bien que les premières pierres soient posées avant de construire un édifice…