L'addiction à internet serait-elle reconnue par la communauté médicale comme une pathologie ? Oui, affirme le Groupe Pompidou, l'instance du Conseil de l'Europe chargée des politiques en matière de drogues.
TDI ou trouble de dépendance à internet
Il existe même un néologisme pour la définir : le TDI ou trouble de dépendance à internet. Selon les recherches menées par la US National library of medicine et des instituts nationaux de santé, elle « détruit des vies en causant des complications neurologiques, des troubles psychologiques et des problèmes sociaux ». Les enquêtes menées aux États-Unis et en Europe ont révélé des taux de prévalence alarmants situés entre 1,5 et 8,2 %. Le programme du Groupe Pompidou projette de travailler avec Google et d'autres entités privées afin d'examiner comment les algorithmes peuvent être ajustés de façon à limiter le temps passé en ligne pour ce type d'activités.
Un défi de santé mentale
De 2019-2022, ce groupe de travail, placé sous la présidence du Portugal, a donc décidé de mettre l'accent sur ces nouveaux comportements addictifs. « Le Portugal est conscient de cette menace croissante », a indiqué la secrétaire d'Etat portugaise à la Santé Raquel Duarte. « Les consultations à l'hôpital révèlent que le nombre de jeunes ayant passé plus de 20 heures par jour devant leur ordinateur est en hausse, souffrant d'addictions aux jeux en ligne et totalement déconnectés de leur vie quotidienne », a-t-elle expliqué. Elle estime « urgente » la « mise en œuvre des mesures de prévention, de traitement et de réduction des risques pour relever ce défi public de santé mentale, ainsi que de travailler avec les opérateurs économiques pour veiller à ce qu'ils respectent les bonnes pratiques des jeux en ligne », a-t-elle ajouté.
Outre la dépendance à internet, les défis actuels incluent l'intelligence artificielle, l'apprentissage machine et la réalité virtuelle, qualifiés de « nouveaux euphorisants » dangereux.