Alors que le projet de loi "pour une école de la confiance" est débattu au Sénat, plusieurs syndicats ont réclamé, le 15 mai 2019, des "mesures urgentes" pour les AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap). "La grande problématique, c'est leur statut", a résumé Arnaud Malaisé, du Snuipp-FSU (premier syndicat enseignant dans le primaire) en conférence de presse.
Aucune évolution
Lors de l'examen du projet de loi en février, l'Assemblée nationale a voté plusieurs mesures pour l'inclusion des élèves handicapés, dont le recrutement des AESH, qui se verront proposer désormais des CDD de trois ans, renouvelables une fois, avec un CDI à la clé au bout de six ans. Jusqu'à présent, les CDD étaient d'un an, renouvelables six fois avant l'obtention d'un CDI. "Insuffisant" pour les syndicats, qui réclament un "vrai statut de fonctionnaire", de manière à "répondre à un besoin permanent". "Ces emplois ne seront pas moins précaires avec cette mesure, c'est un leurre", a dénoncé Emmanuel Séchet, du Snes-FSU, syndicat enseignant dans le secondaire. Payés au Smic, ces emplois ne sont en effet quasiment jamais "à temps complet". "Avec des contrats de 24 heures en moyenne, les AESH gagnent entre 600 et 700 euros (nets) par mois", selon Hélène Elouard, AESH à Bordeaux.
Gestion mathématique des moyens
L'Assemblée a aussi voté en février la création de pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL), expérimentés depuis la rentrée 2018 dans toutes les académies."Cette mesure, qui vise à mutualiser systématiquement les AESH, au détriment d'un accompagnement individuel, va détériorer les conditions d'exercice et l'encadrement des élèves", a estimé Emmanuel Séchet."On est dans une gestion mathématique des moyens, loin d'une école inclusive", a renchéri Sophia Catella, du Snuipp-FSU. Les syndicats réclament aussi "une formation professionnelle de qualité" et la prise en compte du travail invisible et de la pénibilité.