Comment faire le tri parmi les milliers d'applications qui, dédiées ou grand public, peuvent convenir à des personnes avec autisme au quotidien ? Pour les parents ou accompagnants, difficile, dans ce vaste florilège de propositions numériques, de faire le bon choix. Ils ont besoin d'être guidés pour sélectionner les applications utiles et adaptées à la personne qu'ils accompagnent.
Une première en France
Problème en parti résolu par la mise en ligne, en mars 2014, d'un tout nouveau site qui référence, classe, analyse tous les sites qui peuvent proposer des applications adaptées aux personnes avec autisme et ainsi favoriser leurs apprentissages. Il s'appelle « Applications-Autisme.com ». En France, c'est une première ! Une centaine sont passées au crible. Pour le moment ! D'autres à venir…
Auticiel, une startup « cognitive »
On doit cette réalisation à Auticiel, une startup qui développe des logiciels et applications mobiles pour les personnes avec déficience cognitive. Elle a bénéficié du soutien de la Fondation Orange, qui s'implique auprès des personnes autistes depuis 1991, l'un de ses enjeux majeurs, à travers une centaine de projets chaque année. Mais aussi de l'Unapei, première fédération française de défense des intérêts des personnes handicapées mentales, qui a mobilisé parents et professionnels pour tester la plateforme et référencer les applications. Ce site se veut en effet avant tout collaboratif. Un lieu d'échanges et de partage où chacun, que l'on soit famille ou professionnel du médico-social, est invité à apporter sa contribution, à donner son avis.
Le numérique au service des personnes avec autisme
Rappelons que l'autisme concerne actuellement 600 000 personnes en France. Ce handicap se caractérise par des altérations des interactions sociales, des troubles de la communication et du langage ainsi que des comportements répétitifs. Ce projet est né d'un constat simple : l'utilisation d'applications numériques, faciles à manipuler par les personnes présentant des troubles du spectre autistique, permet de développer l'autonomie, favorise l'acquisition de compétences (motrices et sociales) et facilite les apprentissages. Dire, par exemple, « J'ai faim » ou « J'ai soif » lorsqu'elles ne peuvent pas parler, par écran interposé.
Un outil simple, en 3 étapes
La classification des applications est structurée en huit domaines d'apprentissage (communiquer, lire, mémoriser…) et douze aptitudes (personne verbale ou non, capable de scroller) afin d'aboutir à des critères qui correspondent en tous points aux capacités de l'usager. Le processus est simple, en trois étapes :
1. Effectuez une recherche par domaine d'application, par aptitude ou simplement par nom mais aussi par langue, par support (tablette, ordi ou smartphone) ou par système d'exploitation.
2. Trouvez l'application la plus adaptée au profil de l'utilisateur et téléchargez-la.
3. Partagez votre expérience, évaluez en attribuant une note ou en déposant un commentaire ou une vidéo et référencez de nouvelles applications pour faire vivre cette plateforme.
Des tablettes en test dans 10 établissements
Durant la phase test, une dizaine d'établissements se sont prêtés au jeu et ont été équipés de tablettes. Ces co-testeurs ont ainsi pu façonner cette plateforme à leur image ! Elle est en réalité destinée également à tout usager ayant des difficultés cognitives. « Nous avons testé ce site avec des personnes trisomiques, conclut Christel Prado, présidente de l'Unapei, qui s'en sont très bien sorties. Plus globalement, ces applications sont un levier qui favorisent le contact et permettent d'enclencher une interaction pour aller plus loin dans l'apprentissage de l'autonomie, quel que soit le handicap ». Parfois, il suffit d'un clic…