Pour éviter qu'elle ne devienne un handicap, notre santé auditive doit être préservée. D'autant qu'elle impact sur l'ensemble de notre qualité de vie. Etre en forme et le rester grâce à une bonne audition, c'est un message peut-être inattendu mais qu'entend faire passer la Journée nationale de l'audition (JNA) (elle a lieu chaque année : 18ème campagne le 12 mars 2015). L'audition est en effet l'un des marqueurs positifs de l'hygiène de vie au quotidien. Voici quelques résolutions de rentrée pour la préserver.
Gérer sa fatigue auditive
Le système auditif est soumis aux différentes pressions acoustiques tout au long de la journée : bruit des transports, au travail, musiques dans les magasins, restaurants bruyants, télévision, radios, MP3, téléphone… Tous ces bruits créent une fatigue auditive. Maux de tête, fatigue générale, sentiment d'oppression peuvent en être les signes en fin de journée. L'accumulation répétitive de ces pressions installe la fatigue auditive et provoque l'usure des cellules sensorielles. Plus elles s'usent et moins le cerveau auditif reçoit de stimuli et peut décrypter. Il devient plus difficile de comprendre son interlocuteur. Lorsque la fatigue auditive s'installe, nos comportements changent : moins de patience, agressivité, doutes…
Accorder du temps de récupération à son système auditif
La « pause auditive » apparaît comme le « détoxifiant » pour rester en forme. Auparavant, l'espace temporel de la nuit offrait ce temps de récupération. Aujourd'hui, le sonore envahit même ce sas : écoute de MP3 lors de l'endormissement et parfois la nuit entière ou environnement bruyant (climatiseurs, circulation…). Selon le Dr. Mireille Tardy, médecin ORL membre du comité scientifique de l'association JNA, « il faudrait idéalement dormir dans une ambiance sonore n'atteignant pas 30 dB pour offrir un temps qualitatif de récupération au système auditif ». Au-delà, stress, gastrite, hypertension apparaissent.
Eduquer son acuité auditive
Plus on développe l'ouïe et plus on entre en « connexion » avec son environnement, plus on se laisse «toucher» par la sensorialité. Eduquer son acuité auditive est une promesse pour décupler sa relation aux autres. Dans notre quotidien, l'oreille est habituée à être stimulée par des bandes de fréquences identiques et nous lui offrons peu d'espace pour aller visiter d'autres spectres. Il est donc vivifiant de déranger les connexions neuronales installées et en créer de nouvelles, plus riches et rapides. Nos différents cerveaux sont de vraies pâtes à modeler, et nous sommes loin d'en avoir exploré toute l'ingéniosité et la capacité d'adaptation.
Se protéger des différentes pollutions sonores et autres sources de risque
Différents protecteurs de loisirs existent pour préserver le système auditif ou lui offrir une pause : du simple bouchon mousse (idéal en open-space pour écrire une note ou lors du temps de pause au travail) au protecteur avec filtre (pour garder le plaisir de jouer d'un instrument, en concert) ou sur mesure (lorsqu'il y a pratique régulière d'un instrument, participation à des concerts) ou au casque antibruit lors d'activités bruyantes (karting, bricolage, utilisation de matériels de jardinage) et obturateur lors d'activités aquatiques.
Intégrer l'évolution de son audition
Notre enveloppe corporelle et son organisme sont programmés pour vieillir. Les cellules du système auditif ne dérogent pas à cette règle. La presbyacousie s'installe autour de 60 ans avec une tendance à devenir présente dès 50 ans. Nier la perte de l'audition et « faire comme si » met en danger la qualité de notre relation à autrui alors que, pour les experts, la relation sociale est le plus puissant stimulant neuronal existant à ce jour. Notre cerveau auditif a de plus en plus de mal à décrypter les stimuli du nerf auditif et, de ce fait, nos connexions neuronales ont tendance à être moins dynamiques. Il est donc préférable d'investir psychologiquement sa perte d'audition pour agir. Elle intervient bien souvent au cours d'un changement d'un cycle de vie, d'une transition.