« Des bonbons ou un sort ? » Alors que, le 31 octobre au soir de nombreux enfants s'apprêtent à sortir leur plus terrifiant costume pour Halloween, en quête de friandises, d'autres, notamment avec des troubles du spectre autistique (TSA), se terreront chez eux. Les lumières vives, masques, musiques et histoires effrayantes peuvent dissuader ces jeunes particulièrement sensibles aux stimuli sensoriels. Face à ce constat, outre-Atlantique, des associations ont mis en place des initiatives pour permettre à tous les enfants de célébrer « la veille de tous les saints ».
Une rue bleue près de Montréal
A Laval, près de Montréal, Pierre Anthian, père d'une fillette autiste, a proposé à ses voisins de privatiser une rue pour les enfants neuroatypiques. La règle est simple : pas de costume ni de décoration monstrueuse sur la devanture des maisons. Celles qui participent à l'initiative sont ornées d'un filtre bleu, couleur de l'autisme. Ce papa espère que la « Rue bleue » sera transposée dans d'autres régions afin qu'à terme chaque ville du Québec possède sa rue adaptée le 31 octobre, indique le média L'actualité. De quoi inspirer la France ?
Canada : 6 ateliers adaptés
Au sein du Centre de services en matière d'autisme et de comportement de Timmins, dans le Nord de l'Ontario, au Canada, le réseau Mains propose six activités spécialement conçues selon une analyse comportementale, relate le média Radio-Canada. La plus populaire ? L'atelier peinture de masques qui vise à booster la créativité. Non loin de là, deux jeunes filles plongent leurs mains dans une piscine remplie de spaghettis colorés, à la recherche de gourmandises. Objectif : découvrir de nouvelles textures. Ici, pas d'enfant qui crie ou de lumière qui clignote, les stimulations sont réduites au maximum et le calme est de mise. Alors qu'une cinquantaine de personnes étaient attendues, elles étaient presque le double à participer à cette première édition, prêtes à renouveler l'expérience en 2024...
Des citrouilles bleues aux Etats-Unis
En Californie, aux Etats-Unis, des enfants avec autisme se munissent d'un « seau » bleu plutôt qu'orange pour récolter les bonbons. « Beaucoup d'entre eux ne sont pas verbaux, alors, s'ils frappent à votre porte et tiennent leur citrouille bleue, sans parler, ne pensez pas qu'ils sont impolis, écrit Stuart Miller sur X. Ils méritent de profiter de cette fête comme tout le monde. » Certains habitants jouent le jeu, en posant des citrouilles bleues dans leur jardin pour montrer qu'ils connaissent les codes à adopter face à un enfant autiste. Cette initiative s'inspire du « Teal pumpkin project », qui consiste à peindre ses citrouilles en turquoise pour indiquer que l'on distribue des jouets à la place des friandises afin de ne pas exclure les enfants souffrant d'allergies alimentaires. Si de nombreuses personnes ont salué l'idée, d'autres s'inquiètent des éventuelles discriminations qu'elle pourrait provoquer, estimant que c'est une manière de plus de différencier les enfants autistes.