1er avril : comme chaque année, c'est le jour de la revalorisation des prestations sociales. Avec l'épidémie de coronavirus et le confinement, certains changements sont repoussés mais l'ensemble des allocations familiales, ainsi que la prime d'activité, ne sont pas affectées. Versée par les Caf (caisses d'allocations familiales), l'AAH (allocation adulte handicapé) à taux plein pour une personne seule et sans ressources passe donc de 900 à 902,7 euros, soit 2,70 euros de plus. Attention, cette augmentation concernant le mois d'avril ne sera répercutée que lors du prochain versement prévu le 5 mai. Pour info, le RSA (revenu de solidarité active) doit, lui aussi, être revalorisé à hauteur de +0,9 % pour s'établir à 564,78 euros maximum, au lieu de 559,74 euros actuellement.
Après 2 revalorisations exceptionnelles
Rappelons que l'AAH a déjà fait l'objet de deux revalorisations exceptionnelles, comme promis par Emmanuel Macron lors de sa campagne : la première, de 50 euros par mois, en novembre 2018, puis la seconde, de 40 euros, le 1er novembre 2019. Elle était ainsi passée de 810 à 900 euros. En 2020, cette nouvelle hausse annuelle, nettement plus modeste, est limitée à +0,3 %, au grand dam des associations puisque son montant restera en dessous du seuil de pauvreté fixé, en France, en 2019, à 1 041 euros par mois.
AJPP et AEEH
• L'Allocation journalière de présence parentale (AJPP) est versée pour les parents qui s'occupent de leur enfant gravement malade, accidenté ou handicapé, son montant journalier s'élève à compter du 1er avril à 43,83 euros pour un couple et à 52,08 pour une personne seule. En cas de dépenses supplémentaires liées à l'état de santé de l'enfant, un complément de 112,12 euros par mois peut être versé, sous conditions.
• Allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH), qui aide les parents dans l'éducation et les soins d'un enfant en situation de handicap de moins de 20 ans, s'élève désormais à 132,61 euros pour l'allocation de base.
Covid-19 : prorogations en fin de droits
Info importante dans un contexte de crise épidémique ! Pour les personnes qui doivent renouveler leur dossier d'AAH et d'AEEH qui arrivent à échéance entre le 12 mars et le 31 juillet 2020, le gouvernement annonce qu'il sera automatiquement prorogé de six mois, avec le maintien du versement de ces aides (article complet en lien ci-dessous). Vous pouvez néanmoins toujours effectuer votre déclaration trimestrielle de ressources notamment si votre situation change, de préférence en ligne. Afin d'éviter une rupture de droits, la durée prévisible de traitement (entre six mois et un an), fixée par le médecin qui suit l'enfant et qui ouvre droit à l'AJPP, est aussi prolongée, sur demande de l'allocataire, de 3 mois, lorsque le certificat médical de renouvellement ne peut être fourni. De la même manière, les droits à la complémentaire santé solidaire et à l'aide au paiement d'une assurance complémentaire de santé dont le bénéfice expirera au cours des prochains mois seront prolongés de trois mois. Quant aux aides au logement, elles seront automatiquement maintenues.
AAH, qui est concerné ?
Pour bénéficier de l'AAH, il faut justifier d'un taux d'incapacité d'au moins 80 % ou compris entre 50 % et 79 % en cas de restriction substantielle et durable d'accès à l'emploi causée par le handicap. Elle est attribuée sous réserve de respecter des critères d'incapacité, d'âge, de résidence et de ressources. L'âge minimum est de 20 ans (ou 16 ans si la personne n'est plus à la charge de ses parents pour le bénéfice des prestations familiales) tandis que son versement prend fin à partir de l'âge minimum légal de départ à la retraite en cas d'incapacité de 50 % à 79 % ; en cas d'incapacité d'au moins 80 %, une AAH différentielle, c'est-à-dire une allocation mensuelle réduite, peut être versée au-delà de l'âge minimum légal de départ à la retraite en complément d'une retraite. Elle est accordée sur décision de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Son montant vient compléter les éventuelles autres ressources de la personne en situation de handicap.
Les aides sociales versées le 4 avril
Par ailleurs, a noter qu'en avril le versement des aides sociales (AAH, RSA, allocations familiales…) interviendra en avance le samedi 4, au lieu du lundi 6. Une décision du ministère des Solidarités pour que chacun puisse les toucher « à temps ». Et pour ceux qui n'ont pas de carte de retrait ? Le secrétariat d'Etat au Handicap assure que, pour ceux qui ont un compte à La Banque postale -plus de la moitié des foyers bénéficiaires des minima sociaux en sont clients, dont plus de 1,5 million viennent retirer leurs allocations en espèces dans les bureaux de poste chaque mois-, « un dispositif exceptionnel sera mis en place pour permettre aux allocataires de pouvoir retirer leur argent au guichet », portant à 1 850 le nombre d'agences postales ouvertes à compter du 6 avril. Actuellement, sur les 7 700 bureaux de poste en France, seuls 1 600 n'ont pas encore baissé le rideau.
1er avril 2020, la suite : ce qui est maintenu et reporté
• Maintenu. Du fait de la crise, les chômeurs en fin de droits en mars voient leur indemnisation se poursuivre en avril.
• Maintenu. Les tarifs réglementés de vente du gaz appliqués par Engie à des millions de foyers français baissent de 4,4 % à partir du 1er avril.
• Reporté. Assurance chômage : le deuxième volet de la réforme de l'assurance chômage est reporté au 1er septembre 2020. Il devait modifier le calcul de l'allocation-chômage pour les personnes dont la fin de contrat de travail interviendra après le 1er avril.
• Reporté. Allocations logement : la réforme prévoyant la « contemporanéité » des APL, c'est-à-dire leur calcul à partir des revenus actuels du bénéficiaire et non plus ceux remontant à deux ans, comme c'est le cas actuellement, est de nouveau repoussée.
• Reporté. Expulsions : la fin de la trêve hivernale est repoussée de deux mois, au 31 mai.