Damon Smith, étudiant britannique de 20 ans porteur d'autisme, a assemblé une bombe chez lui avec un réveil acheté pour deux livres dans un supermarché après avoir consulté sur internet un article d'Al-Qaïda portant le titre : « Fabriquer une bombe dans la cuisine de maman ». Il n'a « rien d'un jihadiste empli de haine », a plaidé son avocat et le jeune homme lui-même a expliqué avoir voulu faire un « canular », au cours de son procès au tribunal londonien de l'Old Bailey. Mais le 3 mai 2017, le jury, après deux heures de délibérations, l'a reconnu coupable de possession de substance explosive, suivant l'avis du parquet qui a fustigé des « actes incroyablement dangereux aux conséquences inimaginables ». « Même si l'accusé dit qu'il s'agissait d'un canular, la bombe qu'il a posée dans la rame de métro était clairement destinée à causer des blessures horribles », a souligné Sue Hemmings, un membre du parquet.
Récit des faits
Les faits remontent au 20 octobre 2016 lorsque Damon Smith, alors âgé de 19 ans, a abandonné un sac rempli d'explosifs et de billes dans une rame du métro londonien avec une mise à feu programmée pour se produire quelques minutes plus tard. Lorsqu'il a quitté le train, des passagers ont remarqué le sac et alerté le conducteur qui, pensant à un objet perdu, l'a d'abord pris dans sa cabine et a poursuivi son trajet. Lorsqu'il a aperçu des fils sortant du sac, il a à son tour donné l'alerte en entrant dans la station de North Greenwich, à l'est de Londres.
Une obsession pour les armes
Une perquisition au domicile de l'étudiant, au sud de la capitale, a révélé une vraie obsession pour les bombes et les armes. Les enquêteurs y ont ainsi retrouvé sur un ordinateur portable une photo de Damon Smith posant avec des armes intitulée : « 2016 combattant de l'Etat islamique ». La défense a mis en avant pendant le procès un rapport psychiatrique qui confirme que l'accusé souffrait d'une forme d'autisme. En conséquence, le juge a ajourné le verdict au 26 mai, le temps de faire procéder à des examens supplémentaires et d'évaluer la dangerosité de l'étudiant.