Face au burn-out, dont « le diagnostic reste difficile à établir », la Haute Autorité de santé (HAS) recommande aux médecins traitants d'« individualiser la prise en charge » et « d'entrer en contact » avec le médecin du travail, dans une note publiée le 22 mai 2017. Après les problèmes musculo-squelettiques, « la souffrance psychique causée ou aggravée par le travail est le 2e groupe d'affections d'origine professionnelle décrit dans la population salariée active française », selon la HAS.
Un diagnostic difficile
Le syndrome reste cependant « difficile à établir » et « peut souvent passer inaperçu, être diagnostiqué à tort ou encore être traité de façon inadéquate », souligne-t-elle dans un communiqué. Il se traduit par « un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d'un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel », et « peut avoir des conséquences importantes sur la santé et la vie sociale des personnes », rappelle-t-elle. Six catégories de facteurs de risques psychosociaux sont énumérées pour aider les professionnels : l'intensité et l'organisation du travail (surcharge de travail, imprécisions des missions, objectifs irréalistes...), les exigences émotionnelles importantes avec confrontation à la souffrance, à la mort..., l'autonomie et la marge de manœuvre, les relations dans le travail, les conflits de valeurs et enfin l'insécurité de l'emploi.
La problématique des soignants
L'Agence relève les particularités des soignants « exposés au risque d'épuisement professionnel étant donné la pénibilité de leur travail », précisant que de « nombreuses études récentes montrent une morbidité particulièrement élevée » chez ces professionnels. « Dans l'intérêt du patient et avec son accord, il est indispensable qu'un échange ait lieu entre les médecins du travail et traitant », notamment pour « alerter et avoir un éclairage sur le lieu de travail », recommande la HAS. Elle précise qu'il revient au médecin traitant de coordonner la prise en charge et que celle-ci doit être individualisée. « La prescription d'un arrêt de travail est le plus souvent nécessaire », en revanche un traitement antidépresseur ne doit pas être « systématique ».
Réactions de la Fnath
La prise en charge peut se fonder sur des interventions psychothérapeutiques et psychocorporelles (thérapies de relaxation...), explique-t-elle. « Même si la question de la prévention est évoquée notamment par le biais du rôle du médecin du travail, elle reste peu abordée dans ces recommandations », a déploré dans un communiqué l'association des accidentés de la vie (Fnath). L'association regrette également que « ces recommandations ne distinguent pas assez les rôles respectifs des médecins généralistes, d'une part, et des médecins du travail, d'autre part ».
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