La santé mentale, enjeu majeur puisqu'on considère qu'une personne sur cinq (article en lien ci-dessous) souffrira d'un trouble psychique au cours de sa vie ! Pourtant, le secteur psychiatrique semble le laisser pour compte des politiques publiques.
La grosse colère
Grève de la faim, mobilisations, manifestations… Depuis des mois, les professionnels, notamment ceux de l'hôpital Saint-Anne à Paris, se disent exténués, dépassés, surchargés de travail (à cause des restrictions de personnel) et tentent par tous les moyens de convaincre le gouvernement de l'urgence de la situation. Leurs slogans : « Personnel maltraité = patients en danger », « Ils ne pensent qu'aux sous, on ne pense qu'aux soins » ou encore « Bientôt, tous sous Prozac ». Les budgets stagnent alors que les malades accueillis sont en constante augmentation. Dans son livre paru en septembre 2018, Un système de soins à bout de souffle, Pierre-Michel Llorca, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand, décrit une situation devenue « intenable ».
50 millions pérennes
Face à ces alertes, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, annonce le 21 décembre 2018 qu'elle a décidé d'allouer, en cette fin d'année, 50 millions d'euros à la psychiatrie pour « répondre aux difficultés du secteur et engager les transformations nécessaires, en cohérence avec les attentes légitimes des patients et des familles ». Cette enveloppe pérenne « bénéficiera à l'ensemble des régions et contribuera également à réduire les inégalités de financement existant aujourd'hui entre celles-ci ».
Une vraie priorité ?
Le ministère assure que cette mesure confirme la priorité que la ministre, dès son arrivée, a souhaité donner à la psychiatrie, inscrite dans le cadre de la stratégie Ma Santé 2022 présentée par le gouvernement en septembre. En 2019, « l'accompagnement et la transformation du secteur » doivent être « poursuivis ». Cela se traduira par la préservation renouvelée des moyens de la psychiatrie dans la campagne budgétaire à venir, par la création d'un fonds d'innovation en psychiatrie doté de 10 millions d'euros et par la priorisation des moyens et capacités d'accueil en pédopsychiatrie dans les territoires.
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