Dernière minute du 16 avril 2021
La France a donné son feu vert ! Le 26 mars 2021, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) publiait la liste des structures de référence volontaires engagées dans l'expérimentation du cannabis à usage médical. Elle communique le 16 avril celles des premières pharmacies au sein desquelles au moins un pharmacien a d'ores et déjà suivi et validé la formation préalable obligatoire et est ainsi habilité à commander et dispenser du cannabis médical (en lien ci-dessous). Au cours de l'expérimentation, les patients pourront solliciter la participation de leur pharmacien de proximité qui, s'il le souhaite, s'engagera dans l'expérimentation sous réserve de suivre et valider la formation préalable obligatoire. Cette liste sera donc enrichie régulièrement sur le site de l'agence.
Article initial du 29 janvier 2020
Si l'épilepsie répond aux traitements médicamenteux dans la grande majorité des cas (60 à 70% source Inserm) et peut-être contrôlée, 30 à 40% de personnes souffrant d'épilepsie sont « pharmaco-résistantes » et l'expérimentation du cannabis à usage médical représente un espoir. En amont de la Journée internationale dédiée, le 10 février 2020, l'association Epilepise France compte faire entendre sa voix sur ce sujet. Elle s'appuie sur un récent point d'information diffusé par l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) qui précise les « conditions de l'expérimentation » du « cannabis médical en France » (en lien ci-dessous) ; son usage est jugé « pertinent », par l'Agence, en « complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques ». La mise en œuvre de cette réflexion repose sur plusieurs facteurs. Des données scientifiques convergentes montrent un intérêt du cannabis dans le traitement de certains symptômes et la demande va grandissante de la part des patients et des professionnels de santé.
Une expérimentation fin 2020 ?
Canada, Pays-Bas, Israël, Chypre, Allemagne, Thaïlande… Une trentaine de pays pionniers a déjà franchi le pas mais la France restait à la traîne… Plus pour longtemps ? Le 25 octobre 2019, l'Assemblée nationale a donné son feu vert ; les premières auditions de la mission d'information parlementaire sur ce thème ont débuté et doivent s'achever en avril, qui livreront leurs conclusions. Une expérimentation est prévue pour septembre 2020 dans plusieurs centres hospitaliers français, en particulier des centres de référence pour les pathologies concernées. Elle doit concerner environ 3 000 patients durant deux ans, souffrant de maladies graves : certaines formes d'épilepsies, de douleurs neuropathiques, d'effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou de scléroses en plaques. Ils consommeront du cannabis sous forme d'huile ou de fleurs séchées, la voie fumée ayant été écartée à cause des effets nocifs de la combustion sur la santé. Le cannabis ne leur sera prescrit qu'« en dernière intention », a souligné Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l'ANSM, c'est-à-dire en cas d'échec des autres traitements existants. Une prescription initiale sera effectuée par un médecin spécialiste, neurologue ou médecin de la douleur notamment. Les patients devront d'abord se fournir en pharmacie hospitalière puis pourront renouveler leurs traitements en pharmacie de ville. Le traitement sera gratuit.
Une production française ?
En France, compte tenu des délais très courts, et parce que notre législation interdit actuellement la culture des plants contenant des taux supérieurs à 0,2 % de THC (tetrahydrocannabinol, l'un des principes actifs de la plante), l'Agence du médicament envisage « plutôt d'avoir recours à des producteurs étrangers » pour fournir le cannabis nécessaire à l'expérimentation. Toutefois, « si un producteur national est en capacité de répondre aux critères (...), il pourra être retenu », a précisé Christelle Ratignier-Carbonneil. Des réflexions sont actuellement en cours entre le ministère de la Santé et celui de l'Agriculture pour permettre une production locale ; le département de la Creuse a été évoqué en 2018 (article en lien ci-dessous). Malgré l'interdiction actuelle, InVivo, l'un des premiers groupes agricoles coopératifs français, a déposé une demande auprès de l'ANSM pour se positionner sur ce marché de « l'or vert ».